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60, 62, 64 ans: que veut faire Jordan Bardella avec la réforme des retraites?

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La seule certitude avancée par le représentant du Rassemblement national: permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans de partir à 60 ans avec 40 annuités.

Difficile de suivre le Rassemblement national concernant l'abrogation de la réforme des retraites mise en place par le gouvernement actuel qui prévoit l'allongement de l'âge de départ à 64 ans.

Jordan Bardella a tenté d'expliquer ses objectifs lors de l'audition des représentants des partis devant les chefs d'entreprise organisée ce jeudi par le Medef.

"Je ne décalerai pas l'âge de départ à la retraite car la réforme d'Emmanuel Macron est injuste socialement. De facto, on abroge la réforme dans son système actuel", répète d'abord le représentant du RN.

Et d'expliquer: "je souhaite que ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans puissent partir à 60 ans avec 40 annuités, au-delà, il y a une progressivité et cette progressivité sera déterminée par les marges budgétaires qui me seront données par l'audit. Je veux donner la priorité aux carrières longues".

Une progressivité qui dépendra des marges budgétaires

Relancé par Hedwige Chevrillon pour obtenir plus de détails pour le reste des salariés, Jordan Bardella explique "que nous avions fixé la progressivité à 62 ans dans le projet présidentiel de Marine Le Pen qui prenait en compte un état financier du pays qui avait 300 milliards d'euros de dette en moins".

Finalement, "nous visons 62 ans mais je veux que la France du travail et la France des classes populaires puisse partir plus tôt à la retraite et je ne reculerai pas sur ce point", a une nouvelle fois affirmé Jordan Bardella.

Si la progressivité continue à s'appliquer, l'âge de départ ne se fixera-t-il pas finalement de facto à 64 ans?

"Non, car avant de vous donner un calendrier, je veux avoir connaissance des marges budgétaires qui seront en ma possession donc je ne vais pas vous vendre des choses que je ne pourrai pas faire", a souligné Jordan Bardella.

"En revanche, faire partir avant des gens qui ont commencé à travailler très tôt, c'est 1,6 milliard d'euros et c'est peu ou prou le coût de l'aide médicale d'Etat et je ferai ce choix budgétaire", répond-il.

Invité à réagir dans la foulée, Bruno Le Maire (lui aussi auditionné ce jeudi) assène: "si quelqu'un a compris ce que le couple improbable (Jordan Bardella et Eric Ciotti, NDLR) vous expliquait sur les retraites, qu'il vienne me l'expliquer parce que j'ai rien compris. On est peut-être moins glamour que le RN, mais plus efficace."

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business