"Une séquence de communication": l'Association des maires de France va boycotter la conférence sur les finances publiques mardi

Le patron de l'AMF David Lisnard le 21 novembre 2024 à Paris - Thomas SAMSON / AFP
Les maires ne seront pas de la partie. Dans un communiqué paru ce lundi, l'Association des maires de France annonce boycotter la conférence sur les finances publiques organisée mardi par François Bayrou.
Cette réunion qui doit permettre de dessiner des pistes d'économies en vue de l'élaboration du Budget 2026 "apparaît davantage comme une séquence de communication destinée à exposer les analyses du ministère de l’Economie et des finances et reproduire une méthode qui exclut toute concertation ou négociation avec les collectivités", déplore l'AMF.
Et d'ajouter: "Après le 'Conseil national de la refondation', 'les Assises des finances publiques' ou encore le 'Haut conseil des finances publiques locales', les maires ne souhaitent plus être les figurants d’une énième séquence de communication."
"Un centralisme qui conduit l'État à s'occuper de tout"
Reconnaissant que "la situation budgétaire de la France est extrêmement grave", l'AMF dit vouloir "travailler réellement avec le gouvernement face aux enjeux financiers du pays". L'association estime néanmoins n'avoir cessé de dénoncer "les causes" de la dérive des comptes publics, à savoir selon elle "un centralisme qui conduit l'État à s'occuper de tout" et à "être de moins en moins effiace sur ses missions fondamentales". Sans oublier "l'excès de normes et de bureaucratie qui complique et renchérit toute action publique comme privée".
Si elle ne prendra pas part au rendez-vous de mardi, l'AMF dit malgré tout se tenir "à la disposition du gouvernement pour une vraie démarche constructive et durable, avec une réunion de travail préparée en amont, un ordre du jour, des documents et des propositions, qui permettent de travailler sur les diagnostics et surtout d'avancer sur les solutions pour le pays".
Dimanche, le ministre des Finances Eric Lombard a annoncé un effort "de 40 milliards d'euros" l'an prochain, sous forme "essentiellement" d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4% du PIB - objectif 2025 - à 4,6% en 2026. Lundi, il a indiqué devant des organisations patronales que ces économies concerneraient à la fois l'Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales et espère voir émerger "un consensus" du "dialogue avec toutes les parties prenantes" qui sera initié mardi.
Selon les informations de La Tribune, "8 milliards d'euros d'efforts vont être demandés aux collectivités territoriales", après des économies d'environ 2,2 milliards d'euros imputées aux collectivités dans le budget 2025.