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Finances publiques

Une deuxième journée de solidarité? Le ministre de l'Économie juge la proposition "très intéressante"

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Invité sur le plateau de LCI, le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a indiqué être ouvert à plusieurs pistes pour faire en sorte que les Français travaillent davantage.

C'est un rapport sénatorial qui a réactivé la piste afin notamment de "reconstruire" le modèle des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Présenté à la fin du mois de septembre, le texte suggérait entre autres de créer une deuxième journée de solidarité pour financer ces structures qui accueillent plus de 600.000 résidents et dont la part d'établissements déficitaires est passée de 27% à 66% entre 2020 et 2023.

Alors que s'ouvrent lundi les débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie s'est montré favorable à l'instauration d'une seconde journée de solidarité.

"C'est une proposition très intéressante qu'on instruit, qu'il faut regarder de près", a estimé Antoine Armand sur le plateau de LCI dimanche.

"En France, on travaille moins que dans les autres pays. Je ne parle pas de la durée hebdomadaire de travail ni de la durée annuelle. Tout au long d'une vie, nous travaillons moins. Or, nous voulons renforcer le pays en créant de la croissance et on a besoin d'une plus grande quantité de travail."

A ce titre, le patron de Bercy a réaffirmé la nécessité de "garder les réformes sur les retraites et l'assurance-chômage qui permettent de travailler davantage": "Si on explique aux gens qu'on va réduire nos déficits en travaillant moins et en dépensant plus: pour qui les prend-on? Il faudra travailler davantage et il faudra dépenser moins".

Près de deux milliards et demi d'euros de recettes supplémentaires

Le fonctionnement des Ehpad reposent sur trois sources de financement: les départements pour la partie dépendance, l'agence régionale de santé pour la section soins et les résidents pour l'hébergement. D'après le rapport sénatorial, la création d'une deuxième journée de solidarité, "qui pourrait se traduire par la suppression d'un jour férié, permettrait de générer 2,4 milliards d'euros de recettes supplémentaires."

Les trois rapporteures -les sénatrices Chantal Deseyne (LR), Solanges Nadille (RDPI) et Anne Souyris (EELV)- suggèrent parallèlement de "pérenniser" le fonds d’urgence de 100 millions d'euros qui avait été débloqué en juillet 2023.

Timothée Talbi avec AFP