Sapin: l'augmentation de la taxe de séjour "était une erreur"

Michel a évoqué "la nécessité de réorienter la politique européenne". - -
21 milliards d'euros d'économies pour 2015. Voilà ce qui attend l'exécutif dans la construction du Budget pour l'année prochaine. Invité de BFMTV, ce dimanche 6 juillet, le ministre des Finances Michel Sapin est revenu sur ce sujet,évoquant également la croissance et la taxe de séjour.
> Le Budget 2015
Michel Sapin est revenu sur les 21 milliards d'euros d'économies à accomplir pour 2015, qui concerneront l'Etat à hauteur de 8 milliards d'euros. Il a indiqué que "dès mercredi prochain" des précisions seront données sur la répartition des efforts à faire entre les ministères.
Pour tenir ce chiffre, le ministre a évoqué des "rationalisations drastiques" des dépenses de fonctionnement des ministères, notamment en centralisant les achats des ministères.
> La taxe de séjour était "une erreur"
L'augmentation de la taxe de séjour, qui devrait être enterrée dans les prochains jours, "était une erreur", selon Michel Sapin qui a toutefois affirmé comprendre "les préoccupations" des élus locaux. "Mais on ne peut pas donner des signaux de cette nature là" à une heure où on ne veut pas baisser les impôts, a-t-il ajouter.
Interrogé sur l'annulation de la hausse de cette taxe, il a déclaré que "ce sont les parlementaires eux-mêmes qui avaient proposé, c'est les parlementaires eux-mêmes qui vont juger". "Mais je pense que sur beaucoup de ces aspects ça va changer, ça va évoluer", a-t-il ajouté.
> La hausse des tarifs EDF "plutôt lissée"
Michel Sapin a ensuite évoqué la hausse rétroactive des tarifs régulés de l'électricité, à la rentrée prochaine. Rappelant que le gouvernement est tenu de revoir sa copie après que le Conseil d'Etat a annulé une précédente augmentation jugée trop faible, il a jugé que cette hausse devrait être "plutôt lissée".
"Le mieux, pour respecter le pouvoir d'achat des Français, c'est de lisser [cette hausse, ndlr], de le faire sur plusieurs mois de manière à ce qu'il n'y est pas un choc. Pour le reste c'est une décision de justice", a-t-il déclaré.
> "Nous sommes les amis de la 'bonne finance'"
Alors qu'en janvier 2012 François Hollande affirmait que "la Finance était [son] adversaire", Michel Sapin a ce dimanche apporté des nuances, comme il l'avait déjà fait quelques heures plus tôt aux Rencontres économiques d'Aix-en Provence.
Ainsi, pour le ministre, il y a une mauvaise finance et une bonne finance celle "des gens qui ne sont pas là pour spéculer". "Nous avons besoin d'une finance qui aide les entreprises françaises à se financer", notamment en complément du CICE, a-t-il expliqué.
"Nous sommes les amis de la bonne finance" qui "finance la croissance", a-t-il insisté. "Il y a toujours celui qui veut gagner beaucoup d'argent en peu de temps", a ajouté Michel Sapin, affirmant qu'il faut "le combattre au niveau européen", notamment via la régulation avec des outils plus performants. "La mauvaise finance c'est celle qui ne cherche pas à construire ses gains sur la durée", a-t-il insisté.
> "Il faut aller plus vite" sur la croissance
Alors que l'Insee a indiqué tabler sur 0,7% de croissance pour 2014, soit 0,3% de moins que le gouvernement Michel Sapin a assuré que l'exécutif maintient l'objectif de 1% de croissance. "Bien sûr, il y a toujours des doutes sur les prévisions", a-t-il toutefois reconnu. Il a rappelé que l'année dernière à la même période que l'Insee tablait sur -0,1% pour 2013 et la croissance s'est finalement élevée à 0,3%.
"Il faut aller plus vite, plus loin, il faut que cela se débloque", notamment au niveau des entreprises a ensuite affirmé Michel Sapin.
Interrogé sur la place que prend Arnaud Montebourg à Bercy, Michel Sapin a assuré que "nous sommes dans des rôles parfaitement coordonnés".