"On vous rendra des comptes": Antoine Armand tente de rassurer les petites entreprises sur le budget

Les entrepreneurs et chefs d'entreprises étaient réunis ce jeudi à Station F à l'occasion du salon "Impact PME", un événement organisé par BFM Business et la CPME. Et face aux débats budgétaires assez tendus entre députés, sénateurs et membres de l'exécutif, il faut dire que le stress ambiant est plutôt palpable.
"La priorité est de retrouver de la rentabilité pour investir et continuer à embaucher. Un tiers de nos entreprises sont déficitaires", précisait ce jeudi Leonard Prunier, président de la Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF). Pourtant, après avoir renoncé à augmenter les taxes sur l'électricité, le Premier ministre Michel Barnier s'est rendu en personne au salon pour annoncer que les allègements des cotisations patronales sur les salaires jusqu'à 2,25 Smic (soit 2.800 euros brut par mois) ne seront pas réduits.
Ce jeudi en fin d'après-midi, c'était au tour du ministre de l'Économie et des Finances de faire une apparition pour promettre quelques mesures susceptibles de rassurer l'auditoire. "Je suis le garant des 5% de déficit en 2025", lance-t-il en introduction pour rappeler l'état fragile des comptes publics et le besoin impérieux de réduire la dette, notamment pour relever la note de crédit de la France.
Un budget à trouver
Encore faut-il pouvoir aboutir à un budget, alors que les divisions parlementaires semblent entraver ce but.
"Il vaut mieux un budget imparfait mais qui évolue plutôt qu'une dislocation budgétaire et une aggravation de la fiscalité", défend Antoine Armand.
Ce dernier reconfirme son soutien à une "politique de l'offre" qui ne faut pas opposer à la stratégie de "rétablissement des comptes". Mention est d'ailleurs faite du maintien des allègements des cotisations patronales sur les salaires en deça de 2,25 Smic pour éviter d'alourdir le coût du travail.
"Les très bonnes économies prennent du temps", poursuit Antoine Armand. Même constat sur "la bonne affectation des aides publiques". "L'État ne peut se substituer à tout (...) et j'ai parfois le sentiment de parler à des polytraumatisés", explique-t-il tout en admettant que cette épreuve de simplification est "indispensable".
La simplification, le nerf de la guerre
"À partir du 1er janvier, le Guichet unique sera vraiment unique", assure-t-il, déclenchant quelques rires dans la salle. Entré en vigueur le 1er janvier 2024, ce Guichet unique avait remplacé les centres de formalités des entreprises (CFE). Un échange sera prévu tous les deux mois avec le directeur de l'INPI pour faire le point sur ce sujet.
Autre promesse: un test PME sera préfiguré dès la semaine prochaine pour mesurer l'impact de normes sur les entreprises comme la facturation électronique ou encore celles des seuils d'effectifs.
"Lorsque vous embauchez un 11e ou un 51e salarié, le poids de la norme pour changer de seuil est trop lourd", détaile Antoine Armand, avec l'approbation de son auditoire.
Ce dernier promet donc de proposer chaque mois à ses confrères ministres "un paquet de normes à supprimer et non pas à simplifier", tout en faisant référence au programme ETIncelles qui s'applique à aider les PME qui franchissent le cap d'ETI. "Il est temps de donner des signes de bonne volonté réelle de simplification et on vous rendra des comptes", conclut-il.