"On a un vrai risque de se faire dégrader": pour cette experte qui conseille les États, l'actuelle notation de la dette française ne tient qu'à un fil

"Chez deux agences, S&P et Fitch, on est à la limite de la limite du double A", met en garde Anne-Laure Kiechel, présidente de Global Sovereign Advisory, un cabinet de conseil aux Etats et entreprises publiques.
D'après l'experte, invitée de BFM Business, vendredi 27 juin, "à la fin de l'année, on a un vrai risque de se faire dégrader à A-".
"Les prochaines revues des agences vont être en septembre, octobre, novembre, le moment de vérité vient là", rappelle-t-elle.
Un changement de notation
Alors que la question de budget et de la dette française est au cœur des préoccupations en France, pour Anne-Laure Kiechel, depuis l'étranger, c'est davantage la notation de la France qui compte pour les investisseurs.
"A l'international, pour les pays qui nous regardent, la dette n'est pas un sujet. Le sujet est plutôt celui de la notation pour les investisseurs qui investissent dans les obligations françaises", explique-t-elle.
En effet, un changement de notation de la France, qui passerait de AA à A- aurait des conséquences sur la capacité de la France à financer sa dette.
"Vous changez de base d'investisseurs, ce n'est plus la même manière et la même facilité pour se refinancer de manière aussi mécanique", averti Anne-Laure Kiechel.
Ce jeudi l'Insee a annoncé que la dette publique avait encore augmenté et atteint 3.345,8 milliards d'euros au premier trimestre 2025. Elle s'établit à 114% du produit intérieur brut (PIB), soit une augmentation de 40,5 milliards d'euros par rapport au trimestre précédent.
La France est le troisième pays le plus endetté de la zone euro après la Grèce et l'Italie. Mais ces deux pays sont dans la phase descendante. La Grèce a vu son ration de dette passer depuis 2021 de plus de 197% à 153,6%. L'Italie, de son côté, a vu le sien fondre de 10 points sur la même période, de 145,7% à 135,3%. La France, elle, a vu le sien enfler en 2024 et en 2025.