Médicaments génériques: les prix affichés en France sont 41% plus bas que chez nos voisins selon le secteur

Des prix nettement inférieurs en France. Le tarif d'un comprimé de médicament générique est, en moyenne, 41% plus bas qu'en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. Ce chiffre provient d'une étude du syndicat français des génériqueurs, le Gemme. Le rapport s'appuie sur les données internationales du cabinet d'études Iqvi.
L'étude a comparé 4.600 références de médicaments génériques, ce qui représente plus de 63% du total commercialisé en France. En 2023, un comprimé était vendu 0,16 euro en France hors taxe contre 0,27 euro en moyenne dans les quatre autres pays étudiés rapporte le Gemme. Dans le détail, le comprimé se vendait à 0,21 euro en Allemagne, 0,24 euro au Royaume-Uni, 0,29 euro en Espagne et 0,32 euro en Italie. Soit le double du prix affiché dans l'Hexagone.
Ce rapport est publié alors que l'examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale reprend cette semaine en commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale. Depuis plusieurs années, le texte oppose le gouvernement et les génériqueurs, ces derniers reprochant les baisses de prix annuelles imposées par la Sécurité sociale.
Un "marché français extraordinaire"?
"Dans l'inconscient collectif, il y a l'idée que l'on est trop dur avec l'industrie du médicament et qu'on paye nos médicaments trop peu chers, expliquait l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn dans unnuméro de Cash investigation sur les pénuries de médicaments diffusé début janvier. Ce que les industriels oublient de dire, c'est que le marché français est extraordinaire. Dès qu'un médicament est validé et remboursé par la Sécurité sociale, tous les malades français en ont le droit."
En clair, les prix sont plus bas en France car la part de population pouvant en bénéficier est plus importante que dans d'autres pays d'après l'ancienne ministre.
Ce à quoi répond la Gemme dans son rapport. "Les prix sont pondérés par les volumes français afin de tenir compte de l'importance des médicaments en termes de volumes. Sans cette pondération, le prix d'un médicament avec peu ou pas de volume influencerait le prix moyen au même titre que le prix d'un produit avec un fort volume", signale le syndicat.
"Cette dépréciation de la valeur du médicament générique en France fragilise son modèle économique", ajoute le Gemme soulignant que les médicaments génériques font économiser 2,5 milliards d'euros par an à la Sécurité sociale, comparé aux médicaments originels plus chers. Le syndicat a déjà obtenu une baisse des prélèvements de l'Etat sur leur chiffre d'affaires à 1,75% dans le PLFSS 2025 contre 2% en 2024. Cette ponction devrait disparaître en 2026.
De nombreuses revendications
Désormais, le Gemme espère obtenir un arrêt de la baisse des prix des génériques, voire une augmentation pour ceux produits en France. Pour rappel, une grande partie de ces médicaments provient actuellement de Chine et d'Inde. Le secteur réclame également que les pouvoirs publics poussent au développement de l'usage de médicaments génériques et biosimilaires (l'équivalent des génériques quand il s'agit de médicaments biologiques).
Selon le syndicat, il représenterait 42% du marché pharmaceutique en volume (hors paracétamol) contre près du double dans certains pays comme l'Allemagne. Concernant, les biosimilaires, les chiffres avancés sont de 32% contre plus de "85% dans certaines provinces canadiennes".