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Finances publiques

Le crédit d'impôt pour l'emploi à domicile raboté? "Bercy s’est peut-être un peu trop avancé", s'agace Matignon

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Dans la quête des 40 milliards d'euros d'économies à trouvrer, la question des niches fiscales a une nouvelle fois été mise sur la table. Et en particulier celle liée aux emplois salariés à domicile, massivement utilisée par les contribuables.

A peine évoquée, et déjà rangée au placard? Alors que le gouvernement doit absolument trouver 40 milliards d'euros d'économies pour boucler le Budget 2026, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics a récemment évoqué sa volonté de d'évaluer (à nouveau) la multitude de niches fiscales qui coûtent "85 milliards d'euros" à l'État.

Le très populaire crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile est alors évoqué. La ministre n'a pas exclu de raboter ce dispositif qui a coûté 6,7 milliards d'euros l'an passé, comme repéré par Les Échos et La Tribune.

Le sujet est hautement inflammable, de quoi inquiéter François Bayrou. Selon les informations de BFMTV, le Premier ministre souhaite que l’avantage fiscal pour la garde d’enfants et l’aide aux personnes âgées ne soit pas modifié.

Selon un proche du Premier ministre, "Bercy s’est peut-être un peu trop avancé et lancé des pistes qui n’avaient pas lieu d’être" et appelle à "temporiser" sur ces sujets. "Ça touche aux services à la personne, à l’enfance... C’est quelque chose de très sensible."

Effets de bord

Selon une source gouvernementale, "chacun est dans son rôle. La préoccupation de Bayrou c’est qu’on ne considère pas qu’il y a des arbitrages pris avant juillet. La préoccupation de Bercy c’est de pouvoir donner un éclairage aux parlementaires sur tous les sujets qui vont être ouverts dans les débats budgétaires".

Le ministère de l'Economie semble avoir reçu le message puisque selon une source à Bercy: "L’idée n’est absolument pas de remettre en question ce dispositif global dont bénéficient des millions des Français. Mais il y a quand même des effets de bord qu’il faut interroger".

En effet, comme dans tous les dispositifs d'aide, il y a des abus. Bercy évoque par exemple la question des coachs de sport qui sont concernés par ce dispositif de niche fiscale. 

"L’activité d’un coach de sport et d’une garde d’enfants, ce n’est pas du tout du même ordre", estime le ministère.
Loïc Besson avec Olivier Chicheportiche