François Bayrou fait état d'"avancées" mais les deux mêmes points de désaccord demeurent sur les retraites

Pas d'accord signé mais des "avancées". Lors d'une attendue conférence de presse faisant suite à l'échec du conclave sur les retraites entre partenaires sociaux et patronat, François Bayrou s'est attaché à démontrer que des progrès ont été réalisés et qu'un accord est toujours possible.
"Je suis impressionné par les progrès, et je crois que vous allez en avoir la preuve, qui ont été faits depuis quatre mois. Il a pu y avoir des moments de tension, parfois d'agacement. (...) Les représentants des salariés et des entreprises ont chacun pris en compte les attentes de leurs interlocuteurs et ont ensemble pris en compte ce qui est plus important encore, l'intérêt général", a déclaré le Premier ministre au début de sa conférence de presse.
Même si aucun accord n'avait été formellement signé.
Effort pour les femmes ayant eu des enfants
Ainsi, "tous les participants ont accepté le retour à l'équilibre en 2030 pour assurer la sauvegarde de notre système par répartition" et "tous les participants se sont accordés pour ne pas remette en cause les conditions d'âge fixés par la loi de 2023".
La question de l'âge de départ à la retraite, que la réforme a fait passer de 62 à 64 ans, a été beaucoup contestée dans la rue et au Parlement.
"Tous les participants se sont accordés pour améliorer la condition des personnes, souvent les femmes, face a l'âge de l'annulation de la décote. C'est à dire pour diminuer l'âge du départ à taux plein", indique le locataire de Matignon. Et d'annoncer un compromis pour diminuer l'âge de départ à taux plein même sans avoir tous les trimestres requis de 67 ans à 66 ans et demi.
"Tous les participants se sont accordés pour améliorer les retraites des femmes ayant eu des enfants, ils ont de la même manière accepté une meilleure prise en compte des trimestres liés à la maternité", poursuit François Bayrou.
Leur retraite serait calculée sur les 24 meilleures années pour celles ayant eu un enfant au lieu de 25 ans actuellement. Quant à celles en ayant eu deux, elle serait calculée sur les 23 meilleures années.
Il estime par ailleurs que "le compromis est à portée de main" sur la pénibilité principal point d'achoppement entre partenaires sociaux.
Deux points de désaccords selon le Premier ministre
Des points de désaccords subsistent selon le Premier ministre mais "rapportés à l’ampleur des progrès, ces deux sujets sont peu de choses dans les derniers mètres. Les organisations vont se remettre au travail".
Le premier point de désaccord porte sur la recherche de réparation. "Ici, la négociation n'a pas tout à fait permis d'aboutir. Les syndicats souhaitant une réparation générale, les entreprises demandant une réparation individuelle sur décision médicale. Sur ce point, une recherche d'accord est indispensable".
Pour rappel les syndicats souhaitent que la pénibilité donne droit à des départs anticipés à la retraite. Ce que les organisations patronales rejettent par crainte de créer de nouveaux régimes spéciaux. Elles préfèrent traiter au cas par cas après reconnaissance médicale d'une aptitude.
Second point d'achoppement: "S'agissant du financement de ces changements, deux accords ont été trouvés: celui de la pénibilité dans le cadre des accidents du travail et des maladies professionnelles, c'est 500 millions d'euros. Et rationalisation possible du cumul emploi retraite: 500 millions supplémentaires. En revanche, Il n'y a également pas encore un accord trouvé "pour boucler les mesures de financement des mesures de justice et de retour à l'équilibre", estimées à 400 millions d'euros.
"Ces deux points sont faciles à traiter, le compromis est à portée. C’est ce que je souhaite", souligne le Premier ministre.
Même sans accord, François Bayrou indique que "le gouvernement prendra ses responsabilités" et s'est dit prêt à intégrer des "dispositions de compromis" dans le prochain budget de la Sécurité sociale qui sera débattu à l'Assemblée nationale en octobre prochain.