Éric Lombard pointe "l'instabilité" aux États-Unis et répond aux critiques des patrons français sur l'Europe

"J'en appelle au patriotisme des chefs d'entreprises", a lancé Éric Lombard. Le ministre de l'Économie répondait à la grogne de certains patrons qui s'est exprimée ces derniers jours, critiquant la régulation de Bruxelles, et lorgnant sur les États-Unis de Trump, malgré les revirements du président américain sur les droits de douane.
Dans une interview à la Tribune Dimanche, Éric Lombard a notamment mis en avant les baisses d'impôts sur les entreprises réalisées sous les mandats d'Emmanuel Macron. Il a aussi souligné la "stabilité" du modèle "démocratique" européen.
"L'instabilité de la nouvelle gouvernance américaine ne correspond pas aux attentes des entreprises."
"Ce sera la faute de Bruxelles"
Ces derniers jours, des critiques sont venues du monde économique et notamment de l'homme le plus riche de France: Bernard Arnault, patron de LVMH, s'en est pris jeudi aux "bureaucrates" de l'Union européenne, qu'il a appelé à "négocier intelligemment" avec Washington.
"Si on se retrouve avec des droits de douane élevés, (...) on sera amené à augmenter nos productions américaines, forcément, pour éviter les droits de douane", a-t-il prévenu. "Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver", a même lancé Bernard Arnault, semblant oublier que les droits de douane ont été décidés par les États-Unis de Donald Trump, et non par l'Union européenne.
Le patron de Totalenergies Patrick Pouyanné lui a emboîté le pas, saluant la promesse de Donald Trump de déréguler la production d'hydrocarbures. Un peu plus tôt cette semaine, 32 patrons de laboratoires pharmaceutiques, dont le français Sanofi, menaçaient de déserter l'UE si la Commission européenne n'accédait pas à leurs demandes, notamment sur les prix des médicaments.
"Toute l'Europe serait perdante"
Alors que l'Union européenne est en pleine négociation avec les États-Unis sur les droits de douane, Éric Lombard a tenu à appeler les entreprises "à travailler avec les États pour que cette bataille (commerciale) soit gagnée".
"Si elle était perdue, peut-être que telle ou telle entreprise en tirerait profit à titre individuel - ce dont je doute. Mais toute l'Europe serait perdante. Et son tissu économique aussi", a-t-il conclu.