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Finances publiques

Budget 2023: la réponse cinglante de Bruno Le Maire au Medef appelé "à faire preuve de cohérence"

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Lundi, l'organisation patronale a dénoncé le "manque d'ambition" du gouvernement dans son budget 2023 pour réduire la dépense publique. Une critique très mal accueillie par Bruno Le Maire.

Trop dispendieux pour les uns, pas assez pour les autres... Le budget 2023 dévoilé lundi par le gouvernement ne convainc pas grand-monde. A droite comme à gauche, les groupes d'opposition n'ont pas hésité ces dernières heures à dire tout le mal qu'ils en pensaient. A l'instar des collectivités locales qui ont dénoncé un projet de loi de finances "globalement calamiteux".

Le Medef n'a pas non plus retenu ses coups en déplorant "le manque d'ambition" du gouvernement. "La France continue à vivre au-dessus de ses moyens", a critiqué l'organisation patronale, regrettant des "dépenses en hausse" et appelant à la "sobriété budgétaire". Sans doute le reproche de trop pour Bruno Le Maire qui a sèchement répondu ce mardi sur France inter:

"C'est tout de même un peu fort de café. Le Medef trouve qu'on alourdit la dette et les déficits. Eh bien je leur fais une proposition: il n'y a qu'à renoncer à baisser les impôts de production. Ca coûte 8 milliards d'euros. On fera une économie", a lâché le ministre de l'Economie. Dans son projet de budget, le gouvernement prévoit en effet de supprimer d'ici 2024 la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), une demande qui émane directement du patronat.

"Qu'ils fassent preuve d'un tout petit peu de cohérence"

"Si le Medef veut qu'on réduise la dépense publique, la commission Labaronne (un groupe de députés chargé de proposer des pistes de réduction de la dépense publique, NDLR) a identifié tous les crédits d'impôt dont bénéficient les entreprises", a encore indiqué Bruno Le Maire. "Qu'ils viennent identifier avec nous les crédits d'impôts que nous pourrions réduire et qu'ils fassent preuve d'un tout petit peu de cohérence", a poursuivi le ministre, sur un ton inhabituellement sec envers le patronat.

Dans la même logique, le locataire de Bercy a appelé le Medef à "arrêter de soutenir la réforme des retraites du bout des lèvres" mais plutôt avec "enthousiame" et "détermination". "Qu’ils viennent avec nous travailler à ce sujet, qu’ils soutiennent la réforme des retraites avec beaucoup de volonté, car c’est 8 à 9 milliards d’euros d’économie au bout du quinquennat", a-t-il conclu.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco