Égalité salariale: une entreprise sur six est en alerte rouge et doit prendre des mesures correctives

Il faudra encore plus de 200 ans pour parvenir à la parité dans le monde du travail, selon le rapport du Forum économique mondial (WEF). - Pixabay
"Nous pouvons réussir cette révolution qui est à la fois culturelle et législative." Muriel Pénicaud pense que l'égalité salariale hommes-femmes dans les entreprises est atteignable. Dans une interview au Parisien, la ministre du Travail dresse un premier bilan de l'index des entreprises de taille intermédiaire.
Après les grands groupes, ce sont en effet les entreprises de 250 à 1000 salariés qui doivent mettre en place cet index au sein de l'entreprise qui mesure les écarts salariaux entre les femmes et les hommes.
"À l'heure actuelle, 64 % des entreprises de 250 à 1 000 salariés ont déjà mis en place cet index et 16 % d'entre elles sont en alerte rouge", assure Muriel Pénicaud dans Le Parisien. Les entreprises qui n'obtiennent pas la note de 75 sur 100 devront alors mettre en place des mesures correctives dans les trois ans.
Et les résultats de l'index varient fortement selon le secteur d'activité. Les bons élèves sont ceux de l'hôtellerie/restauration et de l'agriculture. 100% des entreprises de ces deux secteurs ont un index supérieur à 75. A contrario, la construction, l'électricité et l'enseignement sont très en retard puisque dans ces trois secteurs, moins de 50% des entreprises ont un index de 75.
"Deux millions de femmes vont voir leur situation s'améliorer"
La ministre du Travail espère qu'avec cet index qui est public, il y aura une émulation collective des entreprises.
"Quelle femme ou homme moderne aura envie demain de travailler dans une entreprise ringarde qui discrimine les femmes? s'interroge la ministre dans Le Parisien? Mais n'oublions pas que la plupart des chefs d'entreprise ne font pas exprès de discriminer. Le soir du 1er mars, lors du lancement de ce nouvel outil, j'en ai vu certains tomber des nues en découvrant les résultats qu'ils obtenaient."
Les objectifs sont en tout cas ambitieux. "Au total, deux millions de femmes en France –celles qui travaillent dans les entreprises de plus de 1 000 salariés- et plus d'un million dans les PME de plus de 250 salariés vont voir leur situation s'améliorer en termes de salaire ou de perspective de carrière dans les trois ans qui viennent", assure la ministre du Travail.
