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Contrôle des chômeurs: comment font-ils ailleurs?

Le contrôle des chômeurs français va être durci.

Le contrôle des chômeurs français va être durci. - Philippe Huguen - AFP

Le durcissement des sanctions contre les demandeurs d’emploi fait polémique en France. Mais quid des pratiques en la matière chez nos voisins? Tour d'horizon.

Le durcissement du contrôle des chômeurs, dont les nouvelles règles ont été dévoilées par un récent décret, passe mal auprès des syndicats. Ces derniers dénoncent en effet "un signal de défiance" envoyé aux demandeurs d’emploi. Mais qu’en est-il chez nos voisins européens? Tour d’horizon.

Le Royaume-Uni se montre particulièrement sévère avec ses demandeurs d’emploi. Au Jobcenter plus, sorte de Pôle emploi local, les rendez-vous avec les conseillers sont fréquents et obligatoires. Les chômeurs doivent également passer 35 heures par semaine au minimum sur un site de recherche d’emploi: cette démarche est contrôlée et sanctionnée si elle n’est pas effectuée. Ils ont également l’obligation d’accepter le premier emploi qui leur est proposé, à défaut de quoi leur allocation est suspendue, voire supprimée. Son montant est d’ailleurs bien inférieur à ce que perçoivent les chômeurs français ayant droit à des indemnités: au maximum 400 euros par mois, sur une durée limitée à six mois. Last but not least, les fraudeurs encourent une amende pouvant aller jusqu’à 7000 euros. Outre-Manche, le taux de chômage est particulièrement bas: 4,1%.

Trois semaines de vacances pour les chômeurs allemands

En Allemagne, le contrôle des chômeurs est également plus dur qu’en France. Les bénéficiaires d’allocations doivent pouvoir prouver qu’ils cherchent un travail. A défaut, celles-ci peuvent être provisoirement réduites. Ce principe vaut même pour les chômeurs de longue durée. Ceux qui ne se présenteraient pas à un rendez-vous sans motif valable voient leurs indemnités amputées de 10% pendant trois mois. Et s’ils refusent un emploi jugé acceptable, leurs allocations sont réduites de 30% pendant trois mois.

Petite particularité allemandes: les demandeurs d’emploi ont droit chaque année à trois semaines de vacances. Ils ne peuvent en revanche partir loin de leur domicile qu’avec l’accord de leur conseiller.

Le modèle danois particulièrement strict

En Italie, les contrôles sont pour ainsi dire inexistants, nous apprend Le Figaro. Les chômeurs n’ont pas besoin de pointer pour toucher leurs allocations.

En Espagne, il n’existe pas de contrôle à proprement parler. Mais les chômeurs doivent renouveler leur inscription sur les listes tous les trois mois, se rendre obligatoirement aux convocations, la participation à des travaux d’intérêt général ou à des formations. A défaut, des sanctions peuvent intervenir, pouvant aller de la suspension à la suppression des allocations.

Et puis il y a le modèle danois, particulièrement strict. La liste des obligations est longue: se rendre aux convocations, postuler à au moins deux offres d’emploi par semaine, et accepter la première offre d’emploi proposée dans un délai de 24 heures, sous peine de perdre le bénéfice des allocations. Les demandeurs d’emploi doivent également se connecter sur un compte dédié tous les jours, à défaut de quoi un avertissement leur est adressé. Au bout de trois avertissements, les allocations sont carrément supprimées.

En revanche, le modèle danois st relativement généreux, puisqu’il accorde à un chômeur 90% de son salaire pendant deux ans. L'indemnité est néanmoins plafonnée à 2500 euros par mois. Là encore, une condition doit être remplie: avoir cotisé à une caisse d’assurance chômage.