Bayrou: la multiplication des allocations, "une des causes de l'échec français"

François Bayrou ne voit pas la moindre amorce de reprise se profiler - Kenzo Tribouilllard - AFP
Qu'on se le dise, François Bayrou n'a guère été convaincu par la prestation de François Hollande dans le Supplément de Canal+, dimanche. "C'était une émission d'image s'adressant à un public ciblé et qui, en tout cas, n'a rien apporté de nouveau", affirme-t-il dans une interview aux Echos de ce mardi 21 avril.
Le président de Modem profite de l'occasion pour se montrer plutôt critique envers l'interventionnisme de l'Etat. Interrogé sur l'élargissement de la prime d'activité, il considère que la mesure "n'est pas forcément négative". "Mais c'est la vision générale qui me paraît mal fondée".
"Un maquis de plus en plus impénétrable"
"Que la politique publique en faveur de l'économie consiste à multiplier les subventions, les crédits, les allocations, les exonérations, les prises en charge et les interventions de toute nature, par dizaine de milliards, cela me paraît être une des causes de la stagnation et de l'échec français", affirme François Bayrou.
Pour lui: "c'est un maquis de plus en plus impénétrable et chaotique, inutile, illisible, coûteux, lent, et donc contre-productif."
Il faut ainsi "clarifier, simplifier, raccourcir les circuits de décision et faciliter la décision des entrepreneurs devraient être le nouveau cadre qu'on se fixe comme objectif de bâtir" car, poursuit-il, "moins l'Etat sera présent avec son carnet de chèques sans provision, prodiguant des crédits et des allocations pris sur fonds publics, c'est-à-dire sur le contribuable, et mieux on se portera."
"Je ne vois même pas le feu de paille"
Au passage, le président du Modem explique ne pas percevoir d'embellie au niveau de la conjoncture. "Je ne vois même pas le feu de paille!", s'exclame-t-il.
"On nous annonçait que la 'conjoncture astrale' composée de taux d'intérêt bas, d'une baisse des prix du pétrole et de l'euro allait constituer un formidable bol d'oxygène pour la croissance. Pour l'instant je n'en aperçois pas les effets".