E.Leclerc finit l'année en trombe et écrase plus que jamais la concurrence

Les magasins E.Leclerc frôlent désormais les 25% de part de marché en France. - AFP
Si l'année n'est pas encore finie il n'y a pas de suspens sur le vainqueur de 2023 dans la distribution. En cette année de forte inflation, c'est E.Leclerc qui a raflé la mise en écrasant la concurrence en termes de parts de marché.
Selon les données compilées par Kantar et relayées par LSA, le poids de l'enseigne a atteint un nouveau record en novembre avec 24,4% de part de marché (+1,6 point). Si certains concurrents ne déméritent pas comme par exemple Intermarché (+0,5 point) et Système U (+0,3 point) qui eux aussi sont en progression, personne n'arrive à suivre le rythme effréné de l'enseigne née en Bretagne en matière de gain de clients.
L'écart entre l'enseigne leader et le deuxième frôle même les 10 points avec un E.Leclerc à 24,4% et un Intermarché à 14,5%, du jamais vu. Suivent Système U (10,8%), Carrefour Hyper (9,4% en recul de 0,2 point), Lidl (+8%, -0,3 point) et Carrefour Market (6,9%, -0,2 point).
Si on réunit la part de marché des différentes enseignes au sein des groupements, E.Leclerc culmine cette fois à 24,6% devant Carrefour (18,8%), Les Mousquetaires (16,4%) et Groupement U (11,7%). Autrement dit sur 100 euros dépensés en novembre dans le commerce alimentaire, près de 25 l'ont été chez E.Leclerc.
Une prime au leader qui s'accentue
Un niveau vertigineux et inédit en France qui se rapproche petit à petit des modèles anglo-saxons avec un acteur archi-dominateur. Au Royaume-Uni par exemple, Tesco pèse environ 28% de la distribution et aux Etats-Unis Walmart laisse des miettes à la concurrence du haut de ses 45% de parts de marché.
Jusqu'à présent, les forces en présence dans l'Hexagone étaient plus équitablement réparties avec six grands groupes (E.Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Auchan, Casino) au modèle de vente finalement assez semblable (hypermarchés, supermarchés, proximité, MDD...). À la différence des pays anglo-saxons où les groupes de distribution cultivent davantage leurs différences.
Si le poids de E.Leclerc a tendance à croître depuis quelques années, la prime au leader a été flagrante en cette année de forte inflation. En un an, l'écart entre le numéro 1 et son dauphin Intermarché est passé de 7,2 points à près de 10 points.
Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette concentration des achats. E.Leclerc est de loin l'enseigne qui bénéficie de la meilleure image-prix, un argument massu quand on cherche à limiter ses dépenses. Elle a de plus recruté des clients au sein des enseignes de discount comme Lidl et Aldi qui n'ont pas passé une très bonne année. Ces dernières ont été plus durement touché par l'inflation car elles vendent essentiellement des produits de leur propre marque et n'ont pas la largeur de gamme d'un E.Leclerc ou d'un Carrefour. De nombreux clients ont donc déserté le discount en quête de produits premiers prix comme les gammes Eco+ de E.Leclerc.
Enfin, pour faire des économies, de nombreux consommateurs ont plébiscité les ventes en ligne et le drive pour limiter leurs tentations d'achat. Or avec plus de 45% de part de marché sur ce canal de distribution, E.Leclerc écrase encore plus la concurrence que dans les magasins physiques. Selon les estimations du spécialiste Olivier Dauvers, le leader devrait atteindre 5,4 milliards d'euros de ventes sur l'année dans le drive, soit une progression de 14%. Une position archi-dominante.
