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Diamants, voitures de luxe, montres… Bercy met aux enchères 300 objets saisis ou confisqués

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Plus de 300 lots d'objets de valeur saisis ou confisqués par la justice sont mis aux enchères ce vendredi. Mises à prix de 30 à 150.000 euros.

Bercy se sépare d'objets confisqués à des criminels. Voitures de luxe, vins prestigieux, diamants, montres de maîtres-horlogers… plus de 300 lots d'objets de valeur saisis ou confisqués par la justice sont mis aux enchères ce vendredi.

Le catalogue de la ventes aux enchères à Bercy le 5 novembre
Le catalogue de la ventes aux enchères à Bercy le 5 novembre © BFMTV

Garée dans la cour du ministère, une Lamborghini Aventador de 2012, 15.000 kilomètres au compteur, est mise à prix 150.000 euros: son propriétaire est impliqué dans une affaire de travail dissimulé. La vente d'un diamant, exposé dans un présentoir, permettra en partie d'indemniser une victime. On y trouve aussi un vélo… mis à prix 30 euros.

Mais aussi un grand classique: les montres. Celles mises aux enchères, à 400 euros, ont été confisquées dans une affaire de détention illégale d'armes et de trafic de stupéfiants à Marseille.

"On sait que, souvent, la montre de luxe est très appréciée par une certaine catégorie de délinquants, de trafiquants. C'est une sorte de signe extérieur de richesse, [mais] aussi un vecteur de blanchiment: vous blanchissez l'objet de votre crime en la portant à votre poignet", explique Nicolas Bessone, directeur général de l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc).

"On tape le portefeuille des délinquants"

Les bénéfices de ces enchères pourraient atteindre trois millions d'euros. La somme réunie par les ventes de bien sera versée au budget de l'État ou encore à des fonds de concours, par exemple de lutte contre l'addiction aux stupéfiants ou de lutte contre le proxénétisme. Depuis le début de l'année, les saisies ont déjà rapporté 100 millions d'euros.

Une vente aux enchères à Bercy d'objets saisis par la justice.
Une vente aux enchères à Bercy d'objets saisis par la justice. © BFMTV
"C'est un cercle vertueux. On tape le portefeuille des délinquants. Ça profite à l'Etat, donc à nous tous, et/ou à des associations d'utilité publique", a déclaré le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, qui souhaite multiplier ce type de sanction.

Le ministre a également salué un "changement de paradigme" avec la signature d'un décret entrant en vigueur jeudi et "qui va permettre à l'Agrasc de redistribuer des biens [immobiliers confisqués] à des associations d'utilité publique [comme] des associations caritatives". L'Agrasc, placée sous la tutelle du ministère de la Justice, a vendu pour 1,5 milliard d'euros de biens saisis depuis sa création en 2011. Elle a ouvert en mars 2021 des antennes à Marseille et à Lyon, et bientôt Lille et Rennes, qui ont permis de verser depuis au budget général de l'État 28 millions d'euros.

Baptiste Keita, Justine Fontaine et Jérémy Bruno avec AFP