Coronavirus: la hausse des demandes de chômage partiel inquiète le ministère de l'Economie

Chomage partiel - Joel Saget - AFP
Qui doit aller travailler? Alors que la France est en confinement total depuis hier et que le travail à distance est recommandé, Bruno Le Maire a fait entendre un message un peu différent ce matin. Sur BFM Business ce mercredi, le ministre de l'Economie a invité "tous les salariés dont l'entreprise a une activité indispensable au bon fonctionnement du pays à se rendre sur leur lieu de travail." Un appel qui peut donner l’impression d’un message discordant de la part du gouvernement mais le ministre de l’économie parle bien de secteurs essentiels.
Quels sont ces secteurs essentiels?
Il s'agit bien sûr de l’alimentation (l’industrie agro, la grande distribution), des transports (les trains, les transports routiers pour pouvoir acheminer les vivres, le matériel médical notamment) ou encore ce qu’on appelle les OIV, les opérateurs d’intérêt vital: l’électricité, l’enlèvement des ordures, l’assainissement de l’eau, les télécoms...
Et si Bruno Le Maire a lancé cet appel c'est que du côté de Bercy on commence à s’inquiéter du succès des mesures de chômage partiel dont veulent profiter les entreprises, ainsi que de la multiplication des droits de retrait de la part de plus en plus de salariés (Valéo, La Poste, Amazon…).
Selon le ministère du Travail, il y a aujourd'hui 200.000 personnes en chômage partiel. Mais ce chiffre va grimper à 2,2 millions dans les jours qui viennent avec la fermeture des restaurants, bar et commerces.
Une mesure coûteuse (4,5 milliards d'euros par mois selon Bercy) mais ce que craint surtout Bercy c’est la contagion à toute l’économie et que tout le monde finisse par ne plus aller travailler.
Or indique-t-on du côté du ministère de l'Economie, "si on n’a plus personne pour produire de la nourriture demain, plus personne pour réparer un toit, plus de plombier pour réparer une fuite dans un appartement ou de serrurier pour ouvrir une porte ou de livreur pour acheminer des médicaments, les conséquences pourraient être encore pire".
C'est pour cela que le ministère ne veut pas publier de liste de métiers essentiels, il y en aurait trop. Mais une charte de continuité du travail a été signée avec les syndicats et organisations patronales. Ce sera aux entreprises de juger au cas par cas qui doit travailler ou pas, d’assurer la sécurité des salariés et surtout de les rassurer. Ce qui n’est vraiment pas facile en ce moment.
