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Un nouveau Nutri-Score plus sévère: quels produits seront concernés?

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Le nouveau Nutri-Score s'appuie sur une nouvelle méthode de calcul plus sévère. 30 à 40% des produits risquent de voir leurs notes évoluer.

"Lutter contre le surpoids, l'obésité". La nouvelle formule du Nutri-Score a été validée ce vendredi 14 mars, en dépit de dissensions gouvernementales, pour mieux orienter les consommateurs vers les produits plus équilibrés sans "pénaliser" pour autant les "produits du terroir".

Le nouveau mode de calcul permet notamment "d'améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucres", ainsi que la classification des poissons gras, des huiles moins riches en acides gras saturés et des boissons, rappelle le communiqué du gouvernement.

"Le Nutri-Score est une innovation française qui a été portée par l'Inserm, qui est un vrai outil de santé publique, plébiscité par les Français et influençant les choix d'achats, et on ne peut pas faire comme si le surpoids et l'obésité n'étaient pas un problème de santé publique", souligne le Dr Grégory Emery, directeur général de la Santé.

Une approche plus sévère

Si les qualités nutritionnelles des produits seront toujours classés à travers une lettre et des couleurs, de A (vert) pour les plus sains à E (rouge) pour les plus nocifs, l'approche sera désormais plus sévère.

Ainsi, certains produits transformés par l’industrie agroalimentaire seront moins bien notés pour tenir compte de récents travaux scientifiques.

"Les évolutions proposées renforceront l’efficacité du Nutri-Score pour classer les aliments en cohérence avec les recommandations alimentaires des différents pays, et ainsi guider les consommateurs vers des choix alimentaires plus favorables à la santé", peut-on lire dans le communiqué du gouvernement.

Entre 30 à 40% des notes des produits vont changer

L'objectif est "d’améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucres".

Concrètement, le logo est attribué sur la base d’un score prenant en compte pour 100 grammes ou 100 millilitres de produit, la teneur:

  • en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive),
  • et en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel).
"Ainsi, la note de certains poissons gras et des huiles riches en bonnes graisses va s’améliorer alors que celle d’autres produits encore trop sucrés ou trop salés va se dégrader", détaille Pauline Ducrot, chargée d’expertise en prévention et promotion de la santé à Santé publique France.

"De plus, il sera plus facile de repérer les produits à base de farine complète, riches en fibres, qui auront désormais de meilleurs scores que leurs équivalents raffinés. Enfin, la volaille sera mieux classée que la viande rouge dont la consommation est à limiter", poursuit-elle.

"De nombreux produits vont donc voir leur score changer, entre 30 et 40% des produits sont concernés", prévoit Pauline Ducrot.

Les sodas light passeront de B à C voire E

Pour les boissons spécifiquement, la présence d’édulcorants est désormais prise en compte afin d’éviter que les industriels utilisent ces additifs à la place du sucre pour améliorer la note de leurs produits.

Les sodas lights contenant des édulcorants ne seront plus notés B, mais de C à E.

Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont "deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score" mais elles peuvent également renoncer à l'apposer sur leurs produits, la démarche étant volontaire.

À l'inverse, les industriels ne pourront pas continuer à s'appuyer sur l'ancienne méthode de calcul.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business