Recours à des enfants influenceurs: l'UFC-Que Choisir porte plainte contre McDonald's France

L'UFC-Que Choisir affirme que McDonald's France a recours à des partenariats avec des enfants influenceurs, alors que l'entreprise s'engage officiellement à ne pas le faire - UFC-Que Choisir
Des vidéos dans lesquelles des enfants influenceurs ouvrent leur restaurant McDonald's à la maison, d'autres où ils déballent des Happy Meal pour mettre en valeur les jouets du moment... Ces derniers mois, des dizaines de contenus aux scénarios similaires ont été mis en ligne sur les réseaux sociaux.
Le tout "avec rappel des dates de disponibilité" et "remerciements appuyés à leur généreux bienfaiteur", laissant peu de doute sur l'existence d'une relation commerciale même si celle-ci n'est pas clairement indiquée, dénonce l'UFC-Que Choisir.
L'association de consommateurs annonce mercredi avoir déposé plainte contre McDonald’s France devant le Tribunal judiciaire de Paris pour "pratiques commerciales trompeuses".
Des collaborations dissimulées
L'UFC-Que Choisir dénonce notamment le recours à des enfants influenceurs pour faire la promotion de la marque sur les réseaux sociaux. Pourtant, officiellement, le géant du fast-food s'est engagé à ne pas le faire.
McDonald's affiche ainsi sa collaboration à l'"EU Pledge", une initiative européenne d’autorégulation où les participants s'engagent à ne placer aucune publicité pour des aliments ou des boissons dans les programmes et/ou médias destinés aux jeunes enfants.
"McDonald’s s’écarte pourtant de cette ligne de conduite sur les réseaux sociaux où il fait discrètement appel au renfort de jeunes influenceurs pour inciter leurs communautés constituées d’enfants déjà acquis à consommer les produits McDo à l’aide de mises en scènes identiques", affirme l'UFC-Que Choisir dans un communiqué publié mercredi.
A noter, les vidéos en question ne mentionnent pas l'existence d'un partenariat avec McDonald's.
"Dissimuler la nature publicitaire d’un message, laissant ainsi croire à la communauté d’un influenceur, à un conseil désintéressé, est une pratique commerciale trompeuse sanctionnable", affirme l'association de consommateurs.
Sur ce point, les influenceurs sont également en tort car en France, la loi les oblige à indiquer clairement qu’un contenu fait l’objet d’un partenariat commercial. Mais tous ne prennent pas cette peine, dénonçait l'UFC-Que Choisir il y a quelques mois.
Officiellement, rien n'interdit pas aux marques de collaborer avec des enfants influenceurs sur les réseaux sociaux. "Les réseaux sociaux s’apparentent à un no man's land juridique qui profite à l’autorégulation", affirme l'association de consommateurs. Ce qui n'est pas le cas à la télévision puisque les placements de produit sont proscrits depuis 2010 dans les programmes télévisés destinés aux enfants.
Dans sa plainte, l'UFC-Que Choisir dénonce aussi la communication de McDonald's France qui se présente en "employeur modèle" et assure être un des premiers recruteurs de France. Et ce, alors que "médias et syndicats épinglent fréquemment le "système" McDonald’s en raison de réalités en-deçà des annonces", affirme l'association dans son communiqué.
"Avec 80 % de temps partiel quand près de deux tiers des équipiers ne sont pas ou plus étudiants et un taux de démission deux fois supérieur à celui de l’ensemble du secteur de la restauration, c’est surtout la précarité qui s’installe", conclut l'UFC-Que Choisir.
Une plainte "abusive" selon McDonald's
"McDonald’s France déplore et condamne une plainte abusive, à destination médiatique, qui ne reflète absolument pas la nature de nos pratiques ou la réalité en restaurant", a réagi l'enseigne dans un communiqué envoyé à BFM Business.
Le groupe indique réfléchir à "déposer, en réponse, une plainte pour poursuite abusive". McDonald's France affirme "ne jamais engager de partenariat avec des influenceurs ayant moins de 17 ans" et collaborer uniquement "avec des influenceurs qui ont une communauté constituée à plus de 75% de personne ayant plus de 17 ans."