Les supermarchés veulent pouvoir vendre des autotests

À l'approche des fêtes de fin d'année, les Français se ruent sur les autotests dans les pharmacies. Face à la demande, la grande distribution réclame le droit d'en distribuer dans ses rayons… sans succès jusqu'à présent.
"Nous n'avons pas le droit" d'en vendre, alors que les enseignes de distribution le font dans plusieurs pays européens et que "ça se passe très bien", a rétorqué ce jeudi Michel-Edouard Leclerc sur Franceinfo, citant l'Allemagne, la Suisse et la Belgique.
"La France est un pays corporatiste, ça fait cinq siècles que les pharmaciens se collettent avec les épiciers. Les épiciers n'ont pas le droit de vendre des produits qui sont exclusifs aux pharmacies […]. On a des réglementations qui datent d'autres époques. Je ne veux pas me mettre à dos les pharmaciens […] mais vivons notre époque", a plaidé le patron des centres Leclerc.
Michel-Edouard Leclerc plaide depuis plusieurs mois pour la vente en grandes surfaces de ces tests à réaliser à soi-même. "Ce n'est pas une question d'argent, […] puisqu'on le vendrait à prix coûtant", a-t-il avancé.
Son groupe en a "quelques centaines de milliers en stock" en raison de son partenariat avec le groupe allemand Rewe, assurait-il début décembre sur BFMTV. Du côté d'Intermarché et de Netto, le président du groupe Vincent Bronsard affirme pouvoir "en une semaine disposr de trois millions d'autotests", suite à des accords de principe passés avec des fournisseurs. En mars dernier, Carrefour avait commandé un million d'autotests, mais n'avait pas reçu d'autorisation pour les distribuer.
Vincent Bronsard met aussi en avant ce vendredi dans Le Parisien pour la proximité de ses magasins.
"Nous disposons avec Intermarché et Netto de 2160 points de vente en France, soit un tous les 17 kilomètres. Avec nos concurrents de la grande distribution, ce sont plus de 10 000 points de vente, souligne-t-il. Il est donc de notre responsabilité de pouvoir simplifier l’accès à ces autotests. Nous devons aider les Français, c’est aussi notre rôle de chef d’entreprise. Aussi, laissez-nous vendre des autotests".
"On peut en avoir assez rapidement"
"Ce serait bien pour les Français, au même titre que les masques, qu'on puisse les vendre", a estimé de son côté Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, sur BFM Business.
"Pour l'instant, on n'a pas le droit de le faire donc je n'en ai pas commandés. Mais on peut en avoir assez rapidement s'il le faut", a-t-il poursuivi, expliquant vouloir "répondre aux consommateurs" et qu'ils seraient vendus "à prix coûtant". Vincent Bronsard l'estime à 2 euros, soit plus de deux fois moins cher que le prix pratiqué en pharmacie.
Moins désagréables et plus faciles à réaliser, les autotests aussi plébiscités par les personnes non-vaccinés du fait de leur prix: ils ne sont facturés que 5,20 euros, contre 44 euros pour un test PCR et 22 euros pour un test antigénique classique.
Mais les pharmacies ont été dévalisées avant Noël, et les ruptures de stock se multiplient dans les officines. Selon l'entreprise Biosynex, le principal fabricant français, une pharmacie doit désormais attendre 8 jours pour être approvisionnée. Ce jeudi sur RMC, Philippe Besset, le président de la fédération des syndicats pharmaceutiques expliquait que les deux tiers des officines n'avaient plus d'autotests, suite à "des retards de livraison des fabricants dus à l'effet de surprise des annonces du Conseil scientifique".