"Le pic de l'inflation alimentaire est derrière nous", assure Dominique Schelcher (Système U)

Les consommateurs attendaient cette nouvelle depuis de longs mois et elle vient d'être confirmée par Dominique Schelcher ce matin au micro de RTL. "Le pic de l'inflation alimentaire est derrière nous, les prix des produits alimentaires se sont stabilisés et ils n'augmenteront plus, a-t-il déclaré. Mais on ne reviendra pas aux prix d'avant-crise car certaines matières premières restent à des prix élevés, les salaires ont aussi augmenté, le prix des carburants aussi".
"L'inflation à la rentrée des classes sera inférieure à l'année dernière, entre 2 et 3% à cause du prix du papier notamment [...] Globalement, les conditions de rentrée seront meilleures cette année que l'année dernière."
Le président de Système U a également déploré l'échec de la réouverture "massive" de négociations commerciales, indiquant que la prochaine période de discussions ne s'ouvrirait qu'au 1er décembre prochain pour s'achever le 28 février. "On a quelques acteurs qui ont baissé des prix, fait des promotions mais de manière générale, ces discussions ont été très difficiles, regrette-t-il. On a eu de meilleures discussions, notamment avec certaines PME qui fabriquent nos produits de marques de distributeurs."
Des comportements qui s'accentuent chez les consommateurs
Dominique Schelcher estime cependant que les grandes marques ont été sanctionnées dans les rayons avec une baisse de 8% de leurs ventes en volumes en 2023. Et pour cause, "le comportement du consommateur change", insiste-t-il en référence à la forte baisse de consommation des produits alimentaires sur les derniers mois. "Elle fait suite aux 22% d'inflation des produits alimentaires depuis deux ans", rappelle-t-il.
Le président de Système U observe des arbitrages de la part des consommateurs qui se divisent en trois catégories: une partie qui saute des repas, notamment les plus jeunes qui sont plus susceptibles d'avoir des difficultés de pouvoir d'achat, un tiers qui dit avoir changé son comportement d'une façon ou d'une autre et une autre portion qui assure n'avoir rien changé "car ils sont à l'aise et ont du pouvoir d'achat."
"De manière générale, on a quitté les produits non essentiels [...] L'autre tendance par la suite a été de délaisser les produits de grande marque pour les produits de marque de distributeurs", souligne Dominique Schelcher.
D'autres tendances s'accentuent en matière de fréquence d'achats ou encore de calendrier. "Les gens viennent plus souvent en ce moment pour acheter moins, ce qui correspond à leurs besoins, note le dirigeant de la grande distribution. Venir plus souvent permet d'acheter les produits frais qu'il faut sans gaspillage". Il constate également une baisse davantage marquée des achats non essentiels à la fin du mois.