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Le ministre de l'Agriculture accuse le patron de Leclerc de prendre "les consommateurs en otage"

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert. - Philippe Lopez - AFP

La loi alimentation, portée par le ministre Stéphane Travert, vise en partie à ce que "les distributeurs puissent diminuer leurs marges pour mieux rémunérer" les agriculteurs, selon le ministre. Pour le patron du géant de la grande distribution, il s'agit d'un "enfumage" qui pousse en réalité à une hausse des prix.

Le patron du géant de la distribution Michel-Édouard Leclerc prend "les consommateurs en otage" en s'opposant à la nouvelle loi agriculture et alimentation, a estimé lundi le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.

"Quand Michel-Édouard Leclerc dit que les prix vont augmenter" en raison de cette loi, "pas du tout". "Il s'agit de ne pas prendre les consommateurs en otage comme il veut le faire", s'est insurgé Stéphane Travert lors de l'émission Audition publique sur LCP-Public Sénat avec l'AFP et Le Figaro.

Stéphane Travert a assuré que l'objectif de cette loi, qui doit être votée définitivement mardi à l'Assemblée, était avant tout d'agir sur "les marges des distributeurs". "Nous demandons à ce que les distributeurs puissent diminuer leurs marges sur les produits agricoles, tout simplement pour mieux rémunérer" les agriculteurs, a précisé Stéphane Travert, en exhortant aussi les acheteurs à sortir de "la logique déflationniste" lors des prochaines négociations commerciales entre les acteurs.

"Enfumage"

Michel-Édouard Leclerc avait dénoncé un "enfumage" dans les colonnes du Parisien en évoquant une "ponction d'un milliard d'euros sur le pouvoir d'achat des consommateurs".

"Ce qu'ils veulent c'est obliger les distributeurs les moins chers à relever leurs prix. En gros, ils voudraient que Leclerc vende au prix de Carrefour", avait poursuivi Michel-Édouard Leclerc.

Alors que certains acteurs du monde agricole se montrent pessimistes sur le "ruissellement" en direction des producteurs des nouvelles mesures, et appellent l'État à être davantage régulateur, Stéphane Travert a appelé "chacun à prendre ses responsabilités" et se "saisir des outils".

"L'État ne fixe pas les prix, nous ne sommes pas dans une économie administrée et l'État, aujourd'hui il fait confiance aux partenaires", a-t-il insisté.

J.-C.C. avec AFP