L'autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360 est annulée

Ce désherbant contenant du glyphosate commercialisé par Monsanto - Philippe Huguen - AFP
L'interdiction d'utiliser du Roundup Pro 360 est effective dès ce mardi a annoncé l'Anses à la suite du jugement qui vient d'annuler l'autorisation de mise sur le marché de ce désherbant contenant du glyphosate commercialisé par Monsanto.
"La décision étant à effet immédiat, l'autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360 est annulée. En conséquence la vente, la distribution et l'utilisation du Roundup Pro 360 sont interdites à compter de ce jour", écrit l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), dans une courte déclaration transmise à l'AFP.
Les juges mettent clairement en cause l'Anses, organisme chargé de distribuer les autorisations des mises sur le marché en France des pesticides, estimant qu'elle a "commis une erreur d'appréciation au regard du principe de précaution" en autorisant ce produit le 6 mars 2017.
Sur le fonds, l'Anses se borne à dire qu'elle "examinera avec attention" le jugement et ne précise pas si elle fera appel de la décision. Le géant allemand de la chimie Bayer, qui a racheté en 2018 son concurrent américain Monsanto, se dit lui "surpris". Il "souhaite rappeler que l'Agence européenne de la sécurité des aliments (EFSA), en 2015, a conclu que la classification comme +cancérogène probable+ du glyphosate n'était pas justifiée". Il étudie désormais "la suite juridique à donner à ce dossier", précise-t-il dans un communiqué.
Cette décision intervient alors que le débat fait rage en France et en Europe sur la potentielle dangerosité du glyphosate, principe actif du Roundup. En novembre 2017, l'Union européenne avait renouvelé son homologation du glyphosate pour cinq ans, mais le président Emmanuel Macron s'est engagé à le bannir en France d'ici à 2021. Pour autant, le Roundup Pro 360 ne représente que 2% des ventes de glyphosate sous la marque RoundUp en France. Il est utilisé surtout dans les vignes et "dans une moindre mesure en grandes cultures", précise Bayer.
"C'est une décision absolument majeure car elle devrait concerner tous les Roundup, le tribunal considérant que tous les produits contenant du glyphosate sont probablement cancérogènes", s'est félicitée l'avocate du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), Me Corinne Lepage, qui avait saisi la justice en mai 2017 pour réclamer le retrait de ce désherbant.