Comment les Français adaptent leur consommation à l'inflation?

Selon une enquête de l'Observatoire E.Leclerc des nouvelles consommations, la flambée des prix en rayons a poussé les consommateurs à modifier leur comportement, aussi bien dans le choix des enseignes que dans celui des produits achetés.

La valse des étiquettes se poursuit. En novembre, les prix des produits de grande consommation ont flambé de 11,96% sur un an dans les grandes surfaces, selon la panéliste IRI. Une inflation dont l'impact sur le pouvoir d'achat préoccupe 81% des familles françaises, selon une enquête* menée par l'Observatoire E.Leclerc des nouvelles consommations et BVA.

Face à l'augmentation des prix, plus de neuf sondés sur dix (92%) disent d'ores et déjà faire de plus en plus attention à leurs dépenses en général. Plus de la moitié déclare par exemple réduire depuis peu leurs dépenses de gaz et électricité ou envisager de le faire (53%). Ils sont presque autant à réduire ou à prévoir de réduire leurs déplacements (50%), leur consommation de produits alimentaires (49%), voire à supprimer leurs abonnements comme Netflix ou Disney+ (49%).

Si 80% des familles interrogées estiment que le plus dur est à venir, elles ne comptent pas pour autant subir la hausse des prix sans rien faire. D'autant que 91% considèrent qu'il est important de préserver une part de plaisir dans sa consommation. Pour préserver ce plaisir, huit foyers sur dix (78%) indiquent avoit changé leur façon de consommer et près de deux tiers (65%) déclarent avoir trouvé des moyens pour tirer le maximum de leurs ressources.

Parmi les stratégies adoptées pour optimiser leurs dépenses, 23% des sondés disent avoir commencé récemment à privilégier les circuits courts et commerces de proximité tandis que 24% fréquentent depuis peu les magasins de déstockage. Ils sont par ailleurs 31% à limiter la fréquentation des magasins depuis le retour de l'inflation, 24% à mulitplier les enseignes pour dénicher les meilleurs prix et 22% à se rendre dans les magasins de hard discount.

Les consommateurs adaptent leur comportement en magasin

Une fois dans le magasin, un tiers des personnes interrogées (34%) dit réduire depuis peu les quantités achetées et 24% se fixent désormais une somme à ne pas dépasser. Parmi les autres nouvelles habitudes figurent la limitation de la consommation de certains produits (viande, bio) pour 30% des sondés, les achats de produits en quantité pour anticiper une pénurie (24%) ou encore une plus forte sensibilité aux promotions (31%).

Les consommateurs s'adaptent enfin à l'inflation en trouvant à travers des solutions alternatives pour préserver leur pouvoir d'achat. 30% des sondés déclarent qu'ils cherchent désormais des bons plans pour faire des économies, tandis que certains utilisent depuis peu les services d'entraide entre particuliers (14%) et les solutions de cashback (21%).

Au final, 91% des familles disent faire des efforts pour atténuer l'impact du choc inflationniste sur leur consommation. Des efforts grâce auxquels 64% des sondés ont le sentiment de bien s'en sortir malgré les contraintes qui pèsent sur leur budget.

*Enquête réalisée après un suivi durant trois mois de 15 familles françaises et complétée par l'interrogation d'un échantillon représentatif de 1000 Français de 18 ans et plus, principaux responsables des achats au sein de leur foyer et avec au moins un enfant à charge.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco