Comment la crise sanitaire a accéléré le déclin des espèces
Ce n’est pas un tournant, mais une amplification. Dans son dernier rapport sur la circulation des espèces, la Banque de France met en avant le graphique suivant portant sur les billets de 5 à 200 euros qu’elle distribue, année après année, aux établissements bancaires pour répondre aux besoins de leurs clients.

On y voit bien, à la fois la tendance à la baisse, initiée au début des années 2010, et la chute sans précédent de l’année 2020. En cette année marquée par une chute forcée de la consommation, les ménages ont, sans surprise, moins eu besoin de retirer des espèces. D’abord parce que les petits commerces ont, pour des raisons sanitaires, davantage incité leurs clients à payer par carte en privilégiant le sans contact. Et que ce même usage du paiement sans contact a été favorisé par le relèvement du plafond de dépenses, porté le 11 mai 2002 de 30 à 50 euros.
Plus d'achats en ligne et pas de vacances à l'étranger
Le paiement par carte a également profité de la montée en puissance des achats en ligne. Enfin, la fermeture des frontières extérieures de l’UE et les contraintes imposées aux voyageurs souhaitant quitter la France a également fait chuter les retraits d’espèces habituels au moment des vacances, notamment par ceux qui, en temps normal, partent hors de la zone euro et préfèrent des billets avant leur départ pour les changer sur leur lieu de villégiature.
La part des dépenses payées en billets et/ou en pièces n’a donc jamais été aussi basse. Pour l’évaluer, la Banque de France compare le niveau des retraits d’espèces dans les distributeurs automatiques au montant annuel des paiements par carte bancaire. Il en ressort que pour 1000 euros dépensés (hors paiement par chèque, devenus très rares), la moyenne est de 166 euros payés "cash" contre 270 euros en 2020.
