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Brexit: un désaccord de dernière minute sur la pêche retarde l'annonce de l'accord commercial

La possibilité d'un Brexit inquiète.

La possibilité d'un Brexit inquiète. - Georges Gobet - AFP

Alors qu'une annonce était attendue ce jeudi matin, il semble qu'un dernier blocage sur la question sensible de la pêche provoque un nouveau retard.

Après d'ultimes négociations cette nuit entre l'Europe et la Grande-Bretagne, on s'attendait à l'annonce d'un accord ce jeudi matin. Mais un accroc de dernière minute sur la pêche risque de provoquer un nouveau retard.

"Il y a une sorte d'accroc de dernière minute" lié à un "petit texte" concernant l'accord sur la pêche, a expliqué le ministre irlandais des Affaires étrangères. "J'avais espéré vous parler ce matin en parallèle à de grandes annonces à la fois à Bruxelles et à Londres, mais nous attendons toujours (ces annonces) dans la journée", a ajouté le
chef de la diplomatie irlandaise.

"Ca bagarre sur les chiffres (de la pêche). Et ça, c'est mauvais signe", a expliqué une source européenne. "Les négociations ne sont pas encore finies", a prévenu une deuxième source européenne, qui estime cependant que "le dénouement ne devrait pas trop tarder".

"Enormes concessions" sur la pêche

Selon une source gouvernementale française, les Britanniques ont consenti "d'énormes concessions", lors de la dernière nuit de discussions en particulier sur la pêche, ultime point d'achoppement des négociations.

"Il y a eu des mouvements du côté britannique, mais le diable est dans les détails des textes et nous n'y sommes pas encore, a tempéré une source diplomatique. On vérifie que toutes les garanties sont bien là".

S'il est confirmé, un compromis entre la Commission européenne et le Royaume-Uni devra encore être validé par les Etats membres, un processus qui devrait prendre plusieurs jours.

Il reste en théorie suffisamment de temps pour qu'un éventuel traité entre en application provisoire le 1er janvier, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier dernier, aura définitivement abandonné le marché unique.

Le texte, de près de 2.000 pages, serait alors validé a posteriori par le Parlement européen.

Sans accord, les échanges entre l'UE et Londres seraient régis par les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane, de quotas, ainsi que de formalités administratives susceptibles d'entraîner des embouteillages monstres et des retards de livraison.

Le Royaume-Uni perdrait beaucoup plus que l'Europe: les Britanniques exportent 47% de leurs produits vers le continent, quand l'UE n'écoule que 8% de ses marchandises de l'autre côté de la Manche.

Un scénario noir pour le Royaume-Uni, déjà malmené par une variante plus virulente du coronavirus qui l'a isolé du reste du monde.

OC avec AFP