Bayrou veut que les touristes étrangers dépensent 100 milliards d'euros en France en 2030, soit près de 30 milliards de plus qu'aujourd'hui

Le Premier ministre a annoncé avoir l'objectif d'augmenter de 29 milliards les recettes touristiques internationales de la France en 2030, ce jeudi 24 juillet. Et pour cause, l'Hexagone n'est que quatrième mondial en la matière.

Le Premier ministre François Bayrou a fixé, ce jeudi 24 juillet, un objectif de 100 milliards d'euros de recettes touristiques internationales générées en 2030 et un train de mesures pour y parvenir, lors d'un Comité interministériel du tourisme à Angers.

Misant sur la "capacité de surgissement du secteur du tourisme", François Bayrou a précisé que "c'est le secteur qui propose les simplifications, et le gouvernement les conduit par ordonnance". Parmi ces mesures figure "un plan sur le logement des saisonniers" pour 2026-2028, a-t-il indiqué.

"Le tourisme, c'est 8% de notre richesse nationale, de notre PIB, 200 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 2 millions d'emplois non délocalisables", a ajouté la ministre du Tourisme Nathalie Delattre.

Malgré un record de 100 millions de visiteurs étrangers accueillis en 2024, la France n'est actuellement que quatrième au monde en termes de recettes touristiques, avec 71 milliards d'euros en 2024, d'après le gouvernement.

Beaucoup de visiteurs, mais moins de recettes

L'Espagne, qui a moins de visiteurs que la France, a enregistré 126 milliards d'euros de recettes lié au tourisme international en 2024. Pour cause, la durée du séjour moyen en France d'un touriste étranger est moins longue en France qu'en Espagne, selon une étude de Commission européenne. Même si la France accueille plus de touristes, ils restent moins longtemps et dépensent donc moins d'argent.

Pour remédier à cette situation, la France doit investir davantage, rénover son parc d'hôtels et d'hébergement et chercher à mieux répondre aux attentes des touristes, selon Dominique Marcel, président de l'Alliance France Tourisme, afin de "passer d'une approche en volume à une approche en valeur"

Car pour lui, ce cap de 100 millions de visiteurs étrangers franchi en 2024 ne "veut pas dire grand-chose, puisque ce qui est important, c'est la dépense touristique", rappellait-il début juillet.

D'autant qu'en nombre de nuitées passées sur le territoire, la France n'est pas non plus première: avec 138,5 millions de nuitées d'étrangers enregistrées dans les établissements d'hébergement touristique en 2023, l'Hexagone figure en troisième position en Europe derrière l'Espagne (301,7 millions) et l'Italie (234,3 millions) et devant la Grèce (123 millions).

P.L. avec AFP