Armée, sécurité et surtout remboursement de la dette: les futurs grands gagnants du Budget 2025

Avant le casting du gouvernement attendu pour ce week-end, le cabinet du Premier ministre a communiqué à quelques parlementaires les pistes pour le Budget 2025.
C’est un document qui recense les crédits prévisionnels de l'État pour 2025. C’est-à-dire les dépenses. Pour le volet recettes hautement inflammable il faudra attendre la formation du gouvernement.
Matignon précise qu'il s'agit d'une base technique, que les chiffres pourront être modifiés… Mais en l’état ce qu’on peut dire c’est que ce n’est ni plus ni moins que le projet laissé sur son bureau par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal.
Le gros chiffre, c'est donc 492 milliards d’euros. C’est le montant total des dépenses publiques de l’État central prévues par Matignon pour 2025. On rappelle que ça ne prend pas en compte les dépenses de sécurité sociale, ni des collectivités territoriales.
492 milliards, c'est exactement le même montant qu’en 2024. Mais avec une inflation qui devrait être de 2%, cela représente tout de même une économie d'environ 10 milliards d'euros de dépenses.
Le régalien et la dette, les grands gagnants
Ce qui ne suffira pas pour maintenir la trajectoire de réduction du déficit public. L'ancien ministre des Comptes publics Thomas Cazenave avait chiffré le coup de rabot à 20 milliards d'euros sur le futur Budget.
Mais sans majorité à l'Assemblée (ni même pour l'heure de ministre du Budget), Matignon semble vouloir y aller en douceur. D’ailleurs, le petit texte de présentation dans le document budgétaire s’attarde davantage sur les augmentations de dépenses (armée, sécurité, justice et écologie) que sur les baisses.
Les gagnants seront donc comme attendu les ministères régaliens. D’abord parce que leur moyens s’inscrivent dans des lois de programmation pluriannuelles (armée, recherche) et parce que le contexte international l’exige.

Côté perdants, c'est l’aide publique au développement qui devrait faire les frais des arbitrages avec une baisse de 20% de sa dotation. Mais surtout le futur ministère du Travail et de l'emploi dans un contexte plutôt encourageant sur le front du chômage.
Les très coûteuses subventions à l'apprentissage évaluées entre 22 et 25 milliards d'euros devraient être revues à la baisse.
Il y a en revanche un budget qui va très fortement augmenter et auquel l'exécutif ne pourra pas toucher, c'est celui des engagements financiers de l’État. Son montant pour 2025: 64,3 milliards d'euros en hausse de 3,5 milliards sur un an. Il s'agit évidemment du remboursement de la dette (les intérêts et l’amortissement) dont le montant s'élevait à 3.159,7 milliards d'euros au premier trimestre.

En 2025, ce poste de dépenses sera en passe de devenir le plus important de l'État. Seule l'Éducation devrait rester mieux dotée, mais pour 200 "petit" millions d'euros seulement.
