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Aéroports français: année 2020 "catastrophe"

Le terminal 2E de l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, le 12 mai 2020

Le terminal 2E de l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, le 12 mai 2020 - ERIC PIERMONT © 2019 AFP

L'Union des aéroports français (UAF) se dit inquiète également des conséquences du projet de loi climat débattu à l'Assemblée.

Les aéroports français ont connu une "catastrophe" en 2020 avec une chute de la fréquentation de 67,3%, a annoncé mardi l'Union des aéroports français (UAF), inquiète aussi des conséquences du projet de loi climat débattu à l'Assemblée.

Les équipements aéroportuaires du pays ont accueilli 70 millions de voyageurs l'année dernière contre 214 en 2019, choc qui a néanmoins été plus ou moins violent selon les régions, a précisé l'UAF lors d'une téléconférence de presse.

L'Outre-mer a bénéficié des mesures en faveur de la continuité territoriale et vu son trafic passagers se replier "seulement" de 50,5%, un phénomène également constaté dans les principaux aéroports corses avec une chute comprise entre 36 et 48%.

Fréquentation en chute de 67%

"C'est une situation complètement inédite pour notre secteur", a affirmé le délégué général de l'UAF, Nicolas Paulissen, pour qui ces chiffres traduisent "l'ampleur de la catastrophe".

Déjà dévoilé par le gestionnaire Groupe ADP, l'effondrement de l'activité des aéroports parisiens, qui concentrent 51,9% du trafic du pays, s'inscrit dans la tendance. Il a été plus fort que la moyenne à Roissy-Charles de Gaulle (-70,8%), principale porte d'entrée des voyageurs en provenance de l'étranger.

Bénéficiant d'avances de 300 millions d'euros en 2020 et 250 millions en 2021 afin de prendre en charge leurs dépenses liées à la sécurité et à la sûreté, les aéroports ont aussi pu compter sur les mesures d'activité partielle, mais la crise s'est déjà traduite par une suppression de 10% de leurs effectifs, selon Nicolas Paulissen.

Si les aéroports français ont réduit leurs coûts au maximum, les charges fixes représentent 80% du total, a souligné pour sa part le président de l'UAF Thomas Juin: "les pertes de chiffres d'affaires se chiffrent en milliards d'euros".

Reprise à l'été espérée

L'UAF espère un début de reprise à l'été, rendue "plus optimiste" par l'arrivée prochaine d'un passeport sanitaire européen, qui pourra permettre de lever des mesures de quarantaine.

En revanche, Thomas Juin a répété l'opposition de son organisation au volet aérien du projet de loi "climat et résilience" en cours de discussion au Parlement et qui prévoit notamment la fin de certaines liaisons aériennes intérieures et de limiter l'extension des aéroports.

Même si l'organisation partage "à 100%" le but d'une baisse des émissions de l'aérien, "la logique pour y parvenir (...) basée sur la décroissance, ne mènera à rien sauf à la destruction d'emplois et de richesses uniquement en France", a-t-il plaidé.

OC avec AFP