"Scandale à l'horizon": pourquoi la réserve nationale de cryptomonnaies des États-Unis interroge

Donald Trump a dévoilé les cryptomonnaies qui seront incluses dans la réserve stratégique aux États-Unis, revenant sur son plan initial de n'y inclure que du bitcoin.

Donald Trump est en train de rebattre les cartes sur le marché des cryptomonnaies. Ce dimanche 2 mars, le président américain a dévoilé les actifs qui constitueront une réserve stratégique aux États-Unis: XRP, solana, ada, bitcoin et ether.

Dans la foulée, le cours de ces cryptomonnaies a bondi, permettant au marché crypto de repasser dans le vert. Mais contrairement à sa promesse de créer une réserve stratégique de bitcoin, Donald Trump a choisi d'inclure d'autres altcoins, faisant grincer des dents une partie de la communauté.

"Le contribuable américain n'a pas nécessairement envie, je crois, de servir 'd'exit liquidity' pour les proches de Trump qui auraient réussi à inclure leur coin dans la réserve", souligne Alexandre Stachtchenko, directeur de la stratégie chez Paymium, sur le réseau social X.

"Scandale à l'horizon"

Au cours des derniers mois, Donald Trump s'est en effet rapproché d'une partie du secteur crypto… qui l'a notamment aidé à se faire élire. Parmi les plus grands donateurs de l'élection présidentielle américaine, figure l'entreprise Ripple (qui distribue le jeton XRP). Donald Trump a également rencontré Brad Garlinghouse, le patron de Ripple, il y a quelques mois.

"Voir XRP et solana dans cette réserve est l'archétype du népotisme et du conflit d'intérêt. Et étant donné le passif de ces cryptos, c'est la garantie d'un scandale à l'horizon", regrette Alexandre Stachtchenko.

Pour rappel, le gendarme boursier américain (SEC) a lancé une bataille judiciaire contre l'XRP de Ripple depuis décembre 2020, lui reprochant d'avoir émis des titres non enregistrés sur le marché. De même, il est reproché aux fondateurs de cette cryptomonnaie de faire de la manipulation de marché, en émettant des milliards de XRP le premier jour de chaque mois.

"Ni népotisme, ni conflit d'intérêt"

À l'inverse, si un État devait créer une réserve nationale de bitcoin, "il n'y aurait ni népotisme ni conflit d'intérêt. Ce serait l'équivalent d'une réserve de marchandises, au sens où il n'existe pas d'association, d'entreprise, de fondation bitcoin, ni de président ou d'investisseurs en capital-risque qui financerait une équipe de développement", explique l'expert crypto.

Fondé il y a 16 ans, le bitcoin est un système de monnaie électronique entièrement "en pair à pair" qui permet d’effectuer des paiements en ligne directement d’un individu à un autre sans passer par une institution financière. Son fondateur, Satoshi Nakamoto, n'a plus donné signe de vie depuis 2011, laissant cette cryptomonnaie dans les mains de sa communauté.

Pauline Armandet