"Ragots de salon de coiffure": Javier Milei récuse toute responsabilité dans le cryptoscandale $LIBRA

Le président argentin Javier Milei a récusé dimanche toute responsabilité dans l'affaire du "cryptoscandale" $LIBRA, une fraude présumée aux cryptomonnaies qui l'a éclaboussée après un bref post sur X. "Un problème de tiers avec des tiers n'est pas un problème à moi ni à mes fonctionnaires", a déclaré Javier Milei lors d'une interview avec la chaîne LN+.
Le président argentin a brièvement relayé sur son compte X en février - avant de se rétracter - un projet de cryptomonnaie, $LIBRA, qui a bondi puis s'est effondrée en quelques heures. Des plaintes ont été déposées, visant le président ainsi que les acteurs du projet. Un juge a été chargé d'enquêter et l'image de Javier Milei, qui plaide la bonne foi, a été écornée, d'après les sondages.
Des économistes argentins, des spécialistes des cryptomonnaies et l'opposition ont dénoncé les mouvements de ce cryptoactif qui pourraient constituer une fraude, avec une personne célèbre faisant la promotion d'un actif pour provoquer un engouement avant que les initiés ne revendent leurs parts pour engranger du bénéfice.
"Plus grand vol de cryptomonnaies"
Le magazine Forbes a qualifié ce scandale de "plus grand vol de cryptomonnaies jamais enregistré". Le New York Times a rapporté vendredi qu'un consultant américain en cryptomonnaies et partenaire commercial argentin de Milei avait tenté de "vendre l'accès au président" lors d'une conférence en Argentine l'année dernière.
Le président argentin a qualifié l'article du journal américain de "ragots de salon de coiffure". Il a aussi qualifié le journal de "média très aligné avec le parti Démocrate (américaine) et anti-Trump", alors que le président argentin et le locataire de la Maison Blanche semblent proches. Javier Milei s'est aussi rapproché du milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump et architecte des réductions massives de coût dans les organismes fédéraux.
Le président argentin, qui s'est rendu célèbre en se mettant en scène avec une tronçonneuse pour symboliser sa politique de réduction des dépenses, en a offert une au milliardaire américain qui s'est affiché avec lors d'une convention de la Conférence d'action politique conservatrice (CPAC) fin février, à laquelle participait aussi le président argentin.
Il a assuré dimanche avoir relayé les éléments sur son compte X après qu'on lui eut indiqué qu'il s'agissait d'un "instrument" de financement en faveur de "personnes qui travaillaient comme programmeurs dans l'Intelligence artificielle et le développement de logiciels", et qu'il avait retiré sa publication dès qu'il a eu des "soupçons".