Un temple taïwanais vend des NFT pour participer à son pèlerinage

Chaque année, le Dajia Jenn Lann situé à Taïwan, organise un pèlerinage de neuf jours, où la déesse Mazu est vénérée. Il a déjà vendu 2800 NFT "Mazu", pour son prochain pèlerinage.

Quand la religion et les NFT se mélangent. Chaque année, le temple Dajia Jenn Lann situé à Taichung (Taïwan), organise au printemps un pèlerinage de neuf jours de 300 kilomètres, où la déesse chinoise de la mer Mazu est vénérée.

Et cette année, il a trouvé un moyen d'attirer de nouveaux visiteurs. Au mois d'août, le temple a mis en vente 3230 NFT (jetons non fongibles) à l'effigie de la déesse Mazu, qui seront un laissez-passer et donneront accès à certaines activités. A ce jour, plus de 2800 NFT, au prix moyen de 615 dollars l'unité, ont été vendus via la plateforme OpenSea.

Pour rappel, un NFT ("non fungible token" ou jeton non fongible) est un titre de propriété numérique, émis par une blockchain (principalement Ethereum), et associé à un actif numérique (photo, vidéo, etc.). Chaque NFT est unique et ne peut être reproduit. Les NFT sont utilisés dans l’art, le secteur du luxe ou encore pour des cartes de collection dans le sport.

163 millions de dollars

"Selon nos estimations, le pèlerinage de neuf jours peut générer plus 163 millions de dollars", a déclaré Mingkun Cheng, vice-président du conseil d'administration du temple au South China Morning Post.

Pour faire connaître leur projet, les organisateurs ont mobilisé de grands moyens.

"Nous avons dû installer des stands de promotion devant le temple pour présenter les NFT de MazuDAO à ces croyants Web0", a déclaré Jerry Yan, chef du projet NFT.

Or, tous les fidèles ne disposant pas d'un smartphone, l'équipe du projet NFT s'est aussi beaucoup entretenu par téléphone pour expliquer le sens du projet.

"Souvent, par téléphone, nous leur demandions d'appeler leurs petits-enfants pour les aider et configurer des portefeuilles cryptographiques en leur nom", précise ce dernier.

Si les NFT sont un laissez-passer, le sens du projet reste pour le moins flou, et ressemble à une initiative uniquement commerciale. La page Instagram du projet n'affiche aujourd'hui que 180 abonnés.

Pauline Armandet