Les banques craignent une fuite des dépôts de leurs clients avec l'arrivée de l'euro numérique

De plus en plus de réflexions émergent à l'égard de l'euro numérique, le projet de la Banque centrale européenne (BCE). Un sujet de crispation entre l'autorité européenne et les banques porte sur la limite de détention des dépôts d'euros numériques. La semaine dernière, les économistes de la BCE ont réitéré leur préférence d'une limite de 3.000 euros par Européen.
Un tel montant permettrait de "contenir de manière efficace" l'impact de l'euro numérique sur les dépôts et la liquidités des banques, souligne l'étude, comme le rapporte le journal Les Echos. Les économistes de la BCE ont calculé que si les 400 millions d'Européens bancarisés adoptaient "simultanément" l'euro numérique, la fuite des dépôts des particuliers atteindrait jusqu'à 15%. Dans ce contexte, la banque française BNP Paribas avait suggéré une limite de 500 euros par particulier.
Phase d'expérimentation
Pour rappel, fin juin, l'Europe a présenté les détails de son euro numérique, qui reprend - paradoxalement - certaines caractéristique du bitcoin, la première cryptomonnaie mondiale. L'euro numérique sera "accessible à tous, partout et gratuitement" dans les 20 pays utilisant la monnaie unique, a expliqué le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. L'euro numérique permettra de payer aussi bien en ligne que hors ligne.
Début novembre, la BCE a lancé sa phase d'expérimentation de l'euro numérique, pour une durée de 2 ans. Le Parlement européen et le Conseil devront ensuite adopter la proposition de la BCE, avant que la BCE ne décide de choisir si elle souhaite mettre en circulation un tel euro numérique, d'ici 2027 ou 2028.