La décentralisation, loin d'être une préoccupation des investisseurs cryptos Français

Selon une étude mondiale, les Français rattachent davantage les cryptomonnaies à la spéculation qu'à la décentralisation.

Si les Français s'intéressent de plus en plus aux cryptomonnaies, notamment en plein marché haussier, certains sous-jacents derrière cette nouvelle classe d'actifs leur échappent. C'est ce qui ressort d'une étude mondiale menée par Consensys avec Yougov auprès de 18.000 personnes.

En 2024, 25% des Français ont possédé ou possèdent encore des cryptomonnaies, une tendance en hausse de trois points par rapport à l'an dernier. Les raisons poussant les Français à investir dans les cryptos vont de la curiosité (14%) à la diversification de leur portefeuille (14%) en passant par une stratégie d'investissement de long terme (11%).

Le lien avec les blockchains peu compris

Selon l'étude, les Français continuent de rattacher les cryptomonnaies à la spéculation (17%) et aux arnaques (11%), avant de les considérer comme une "alternative" à la finance traditionnelle (10%) ou comme l'"avenir" de l'argent" (8%).

En outre, si la moitié des Français affirme comprendre les cryptomonnaies, 66% des sondés ne sont pas ou très peu familiers avec le principe de décentralisation, cher à l'écosystème crypto, tandis que 75% ne font aucun lien entre la décentralisation et les principales blockchains, comme Bitcoin et Ethereum, où circulent les cryptomonnaies bitcoin et ether.

Pour rappel, avec le principe de décentralisation, les détenteurs de cryptomonnaies entendent être propriétaires de leurs actifs, qui ne sont pas contrôlés par un intermédiaire financier. Ce concept est d'ailleurs mieux connu ailleurs, notamment en Afrique du Sud (74%), au Nigéria (80%), en Inde (66 %) et aux États-Unis (58 %).

Portefeuilles "non custodial"

Le concept de décentralisation passe aussi par l'utilisation de portefeuilles cryptos dit "non custodial" qui permettent d'être maîtres de ses clés privées (à l'instar de Ledger) contrairement à des portefeuilles "custodial", souvent proposés par des plateformes d'échanges centralisées, comme Binance et Coinbase.

Or selon l'étude, 65% des Français ne font pas la différence entre un portefeuille "non custodial" et un portefeuille "custodial", 59% "ne cherchant pas à en savoir plus sur le mode de conservation "non custodial".

Enfin, si 14% des Français se disent familiers avec le concept de web3, ils sont également à la traîne par rapport à d'autres pays, 33% des Américains étant familiers avec ce concept.

Pauline Armandet