États-Unis: dans son émission, l’animateur John Oliver dézingue les cryptomonnaies

John Oliver, le célèbre animateur et humoriste de l'émission Last Week Tonight, sur HBO, a consacré sa dernière émission aux cryptomonnaies. Et il n'y est pas allé de main morte. Dès le départ, il a avoué son scepticisme à l'égard d'un secteur où des cryptos aux noms obscurs poussent comme des champignons. Il se gardera bien de parler des deux principales cryptomonnaies, le bitcoin et l'ether.
"Chaque cryptomonnaie n’est qu’une invention d’une personne équipée d’un ordinateur portable", déclare-t-il. "Les jetons ont de la valeur dans la mesure où les gens croient qu'ils en ont, ce qui se résume souvent à la confiance que l'on a dans la personne ou le groupe qui a créé la pièce. L'histoire de trois entreprises est celle d'une confiance gagnée puis gaspillée", précise-t-il.
Terra Luna, Celsius et FTX, "ce sont des fiascos"
Ces trois entreprises dans le viseur de John Oliver, ce sont Terra Luna, Celsius et FTX. Toutes trois se sont effondrées en 2022, provoquant des bouleversements sans précédent sur le marché des cryptomonnaies, faisant par ailleurs tout perdre à leurs clients.
"Ces sociétés ont été fondées sur la promesse qu’elle remplacerait certaines parties du système financier traditionnel (…) En théorie, elles étaient censés être notre prochain dollar, notre prochaine Bank of America et notre prochaine bourse. Mais en réalité, ce sont des fiascos."
Tout a commencé avec l'effondrement de l'écosystème Terra Luna en mai dernier. L'écosystème n'a pas tenu le choc de l'effondrement de son stablecoin, le terra usd, et de la cryptomonnaie luna, qui étaient à l'époque plébiscités par de nombreux investisseurs. Pour rappel, en l'espace de quelques jours, la crypto luna qui figurait dans le top 20 des cryptomonnaies en termes de capitalisation, avec l'équivalent de 40 milliards de dollars en circulation, a perdu 99 % de sa valeur, faisant tout perdre aux investisseurs. Beaucoup de personnes ne s'y attendaient pas et n'y étaient préparées.
De son côté, Celsius était l'une des principales plateformes de prêt ou "staking" de cryptomonnaies depuis 2017. Son modèle bien marketé avait de quoi attirer les clients. En déposant leurs cryptomonnaies sur la plateforme, ces derniers pouvaient gagner jusqu'à 18% d'intérêts. Un peu trop beau pour être vrai. Mi-juin, la société a gelé les retraits et les transferts de ses utilisateurs dans un contexte de forte tension sur le marché, plongeant ses 1,7 million de clients dans l'incertitude quant au fait de récupérer un jour leurs fonds. Puis, mi-juillet, le groupe s'est placé sous le régime américain des faillites. Une procédure est toujours en cours.
Enfin, le géant FTX a fait faillite le 11 novembre dernier et compte plus de 9 millions de créanciers. Début mars, les liquidateurs de FTX ont annoncé que la société, tombée mi-novembre, faisait face à un déficit de plus de 8 milliards de dollars. Le procès de son patron, Sam Bankman-Fried devrait avoir lieu au mois d’octobre.
"Toujours un casino"
"Je ne dis pas que ce sont toutes des escroqueries. Peut-être que ces trois-là sont des exceptions", admet à demi-mot John Oliver. Alors que le régulateur américain monte justement le ton à l’égard de l’écosystème, l'animateur n’est pas certain qu’une règlementation internationale aidera le secteur crypto. Elle pourrait même venir à légitimer certaines sociétés risquées.
"Nous devrions reconnaître qu'à l'heure actuelle, la principale chose que vous pouvez faire avec les cryptomonnaies est de jouer avec plus de cryptomonnaies. Il s'agit toujours d'un casino", a-t-il conclu.