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Outre les décisions de Donald Trump, voici ce qui influence aussi le cours du bitcoin

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Si Donald Trump tourne à son avantage l'envol du bitcoin, il n'est pas le seul responsable de sa hausse fulgurante.

Il y a quelques années, les déclarations d'Elon Musk sur le bitcoin ou le dogecoin avaient un impact significatif sur leurs cours. C'est le cas aujourd'hui après chaque propos de Donald Trump allant dans le sens de l'écosystème crypto.

Après avoir nommé Paul Atkins pour diriger le gendarme boursier américain (La SEC), le bitcoin est passé au-dessus des 100.000 dollars. Le président élu s'est même attribué le mérite du passage du bitcoin au-dessus de ce seuil le 5 décembre. De même, Donald Trump a indiqué vouloir faire de "grandes choses" avec les cryptomonnaies il y a quelques jours, pouvant expliquer le nouvel envol du bitcoin.

Donald Trump n’est pourtant pas le seul responsable de la montée en puissance de la reine des cryptos. Si le bitcoin a gagné 167% depuis un an, c'est aussi le résultat d'une combinaison de plusieurs éléments vus comme des signaux positifs par le secteur.

  • Le halving

Tout d'abord, le prix du bitcoin augmente à chaque fois quelques mois après le processus du "halving" sur la blockchain Bitcoin. C'est ce qui se produit en ce moment, 8 mois après son dernier halving. Pour rappel, le halving a lieu environ tous les quatre ans et plus précisément tous les 210.000 blocs validés sur la blockchain Bitcoin. Il s’agit d’une réduction par deux du nombre de bitcoins émis sur le marché en récompenses des mineurs (qui valident les transactions sur la blockchain).

  • Les stratégies des entreprises

Le bitcoin est aussi de plus en plus considéré comme un actif stratégique au sein des entreprises. Aujourd’hui, les entreprises détiennent plus de 575.000 bitcoins dans leur trésorerie, soit 2,7% de l’offre totale de bitcoins, selon le site Bitcoin Treasuries.

La plus fournie est MicroStrategy, qui continue d’acheter du bitcoin malgré ses prix records, l’entreprise comptabilisant 439.000 bitcoins. MicroStrategy rentrera au Nasdaq 100 à la fin du mois, donnant de nouveau du crédit au bitcoin. "C'est comme si le bitcoin lui-même rejoignait le Nasdaq", a indiqué Ozkardeskaya, de Swissquote Bank à l'AFP.

Mais le cours du bitcoin peut varier à la hausse comme à la baisse en fonction des choix de certaines entités. Mardi 10 décembre, Microsoft a refusé d'investir une partie de sa trésorerie en bitcoin, malgré la proposition du lobby de réflexion américain, le National Center for Public Policy Research. Une décision qui a fait chuter le cours du bitcoin de 4%, sous les 96.000 dollars. Le lobby a aussi soumis l'idée aux actionnaires d'Amazon qui se prononceront en avril 2025.

  • Les ETF bitcoin

Les investisseurs sont par ailleurs de plus en plus attirés par cette nouvelle classe d’actifs. Le 6 décembre, les 12 émetteurs des ETF bitcoin spot, dont Blackrock et Fidelity, sont devenus les premiers détenteurs de bitcoins au monde. Aujourd’hui, les gestionnaires détiennent déjà plus de 1,3 million de bitcoins pour le compte de leurs clients, réalisant des flux positifs records chaque semaine... donnant aussi du crédit à la reine des cryptos.

Pour rappel, un ETF (ou Exchange Traded Funds) est un fonds indiciel se négociant en Bourse qui suit l’évolution d’un indice boursier (ou d’un ou de plusieurs actifs financiers ou physiques, comme l’or) en répliquant la hausse comme la baisse du cours de cet indice (ou de ces actifs).

  • Les décisions de la Fed

Enfin, les cryptomonnaies sont parmi les actifs les plus sensibles aux politiques des banques centrales, et notamment de la banque centrale américaine (la Fed). En effet, le cours du bitcoin variera à la hausse si la Fed décide d'abaisser ses taux tandis qu'il variera à la baisse en cas de décision contraire.

La prochaine décision de la Fed se tiendra ce mercredi 18 décembre, l'outil CME FedWatch affichant une probabilité de 97,1 % que la banque centrale américaine réduise les taux d'intérêt de 25 points de bas.

Face à la combinaison de ces différents évènements, si "Trump a eu un effet, c'est de gagner quelques mois sur le calendrier tout au plus", pointe Alexandre Stachtchenko, directeur de la stratégie chez Paymium.

Pauline Armandet