Procès de l'attentat de Nice: la famille Borla se confie après les auditions

Ils ont raconté cette nuit d'horreur qui a déchiré leur famille. Marie-Claude et Jacques Borla, qui ont perdu leur fille Laura, âgée de 13 ans, dans l'attentat du 14-juillet 2016, ont livré ce mercredi leur témoignage à la barre devant la Cour d'assises spéciale de Paris. Leurs enfants Lucie et Nicolas ont eux aussi été entendus.
Malgré la douleur, ils ont retracé les tragiques évènements, puis leurs traumatismes. Marie-Claude d'abord, puis Jacques, en larmes, tremblant. "Je me suis lâché. Je sais qu'à un moment donné, je tremblais beaucoup parce qu'en fait, raconter cette histoire, ça me faisait du bien mais en même temps, je sentais que le Jacques qui était au 14-juillet, il était là. Donc il a raconté ce qu'il fallait raconter. Je me suis ouvert carrément et j'ai fait comprendre pourquoi j'étais là", a-t-il confié au micro de BFM Nice Côte d'Azur.
Chacun des membres présents a pris la parole dans ce récit à quatre voix, afin de se libérer, mais également pour comprendre ce qu'il leur est arrivé et comment chacun d'entre-eux vit son traumatisme. "Pour la plupart des choses, on n'était pas au courant. Je dis ça parce que Nicolas a vécu ces six dernières années "bouche-bée", il ne sortait pas un mot. Devant le président, il s'est ouvert et on a entendu ce que nous, on ignorait", a raconté Marie-Claude.
Une étape nécessaire
Pour Jacques, comme pour d'autres parties civiles qui ont choisi de témoigner au procès, c'est une épreuve nécessaire pour pouvoir se relever après la tragédie: "Ça va me permettre de me reconstruire, d'avancer".
"On va repartir sur une autre reconstruction, mais en apprenant à vivre avec notre histoire, ce qu'on a vécu. On ne l'oublie pas, on ne le met pas de côté, non. Parce que quand même, Laura est décédée et elle fera toujours partie de notre coeur et de notre vie, quoi qu'il arrive, jusqu'au bout", a livré Marie-Claude.
Les parents de Laura attendent beaucoup de ce procès. Pour Marie-Claude, "c'est un procès pour connaître la vérité, un procès pour l'humanité, un procès qui doit être dans le respect pour les personnes victimes, qu'elles aient été choquées, blessées, endeuillées... Je parle de l'ensemble des victimes."
"Et aussi, la reconnaissance. C'est important de savoir que nous n'étions pas là pour rien. Quelque part, ce procès à le mérite de faire reconnaître ce qu'ont vécu les victimes", a-t-elle ajouté.
Audrey, la soeur jumelle de Laura, témoignera quant à elle seule, le 27 septembre prochain.