Nice: des policiers font usage de gaz lacrymogène au milieu d'enfants, les habitants en colère

Un épais nuage de fumée et des enfants qui tentent, tant bien que mal, de s'en extirper. Sur les images, habitants et bambins sont pris de panique et courent dans tous les sens. La scène s'est produite jeudi après-midi à Nice et fait polémique dans le quartier des Moulins.
Alors que des policiers poursuivaient un dealer de drogue, ils font usage de gaz lacrymogène sur une place pleine de familles et d’enfants, en plein milieu d'une manifestation sportive. Pas de blessé, mais, dans le quartier, les habitants sont en colère.
"Ça s'est passé en haut, il y a eu une première interpellation. Apparemment, ils ont couru après les personnes et la police a jeté des bombes lacrymogènes", raconte Nourredine Debbari, président de l'association Nice Moulins solidarités au micro de BFM Côte d'Azur.
Un "Et alors" qui met le feu aux poudres
Tout commence lorsqu'un équipage de la police nationale prend en chasse des vendeurs de drogue. Selon un syndicat de police, contacté par BFM Nice Côte d'Azur, les dealeurs se sont alors réfugiés sur la place des Amaryllis, où se déroule un événement sportif, avec de nombreux enfants. Ils lancent des projectiles, la police riposte avec l'usage de gaz lacrymogènes.
Denis Jacob, secrétaire du syndicat Alternative police invité de BFMTV ce dimanche raconte "qu'un attroupement s'est créé pour empêcher l'interpellation de l'individu".
Il justifie ainsi l'usage de gaz lacrymogène par ses collègues: "Pour éviter que l'individu ne s'échappe et disperser l'attroupement qui en plus envoyait des jets de pierres aux policiers, ils ont utilisé du gaz lacrymogène. Malheureusement, il y avait un événement local sportif et le gaz s'est répandu vers les enfants."
"Ce qui met un peu le feu aux poudres, c'est la vidéo où on voit un policier dire 'Et alors' alors qu'il est interpellé sur la présence d'enfants", fait savoir le président de l'association.
"Les gens sont outrés"
Depuis cet événement, cette mère de famille qui vit dans le quartier ne veut plus laisser sortir ses enfants. "Est-ce qu'ils ne vont pas avoir des cauchemars, être traumatisés pour certains?", s'interroge Belinda.
Présent sur les lieux jeudi, Welsey N'Kodia, médiateur dans le quartier, tente de calmer les esprits. Mais pour lui, l'événement rend la situation compliquée: "Les gens sont outrés, ils ont déjà peur des incivilités qui se produisent dans le quartier. Maintenant, on a peur de personnes qui sont censées nous protéger."
Pour le moment, la police nationale n’a pas répondu à nos sollicitations