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Un an après les attaques du 7-Octobre, Nice rend hommage aux victimes et dévoile une oeuvre de Joann Sfar

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Un an après les attaques du Hamas sur Isräel le 7 octobre 2023, de nombreux hommages sont organisés comme ce lundi à 11h30, à Nice. L'artiste Joann Sfar y a dévoilé, à cette occasion, une œuvre mémorielle.

C'était il y a un an jour pour jour: le 7 octobre 2023, le Hamas attaquait Israël. 1.200 personnes, dont 800 civils, sont mortes et plus d'une centaine de personnes seraient encore retenues en otage.

Des hommages sont organisés partout dans le monde, en France y compris. Ce lundi matin à 11h30, s'est d'ailleurs tenue une cérémonie sur la Colline du Château, à Nice.

L'événement était organisé par la ville et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Le collectif 7 Octobre Côte d'Azur ou encore l'Amitié judéo-chrétienne de Nice étaient également présents.

Découverte de l'œuvre de Joann Sfar

Une œuvre mémorielle de Joann Sfar, philosophe et auteur de bandes dessinées niçois, y a notamment été dévoilée. "Il s'agit d'une lettre hébraïque qui signifie la vie, qui va être creusée dans un groupe d'humains dont on ignore si ce sont des victimes, nous aujourd'hui, ou l'ensemble de l'humanité qui a été blessée à ce moment-là", explique-t-il au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Et ce n'est pas un hasard si le dessinateur a été choisi. En avril dernier, il a sorti un livre intitulé, Nous vivrons - Enquête sur l'avenir des Juifs, et pour l'écrire, il s'est rendu sur place en Israël, quelques jours après les attaques.

"Je trouve admirable que la ville de Nice se soit manifestée dans cette direction. J'ai accepté parce que c'est la ville où je suis né et j'y suis très attaché, notamment à la communauté juive de Nice dont je suis issu", confie-t-il.

Il poursuit: "Il y a toujours eu à Nice une grande fraternité, un grand intérêt à la laïcité et au particularisme de chacun. C'est un exemple dont le pays entier devrait s'inspirer", affirme le bédéaste.

"Un jour de deuil"

Pour Joann Sfar, il était important d'être présent à cette cérémonie afin de dénoncer cette année d'horreur. "On est dans une situation où les fanatiques de guerre se répondent, pour le malheur des populations. Les morts d'Israël, les morts de Gaza et les morts de Beyrouth sont les victimes du même carnage", regrette-t-il.

"Aujourd'hui, le 7 octobre, c'est un jour de deuil pour tous les Juifs parce qu'au-delà de ce qu'il s'est passé au Proche-Orient, ça a été une explosion de haine anti-juive dans le monde entier, avant même la réponse israélienne. C'est une haine quantifiable. Les Juifs représentent 0,6% de la population et totalisent près de 60% des agressions", poursuit le philosophe.

L'artiste niçois garde pourtant espoir. "La plupart des pays au Proche-Orient ont intérêt à la paix. Il y a énormément de signes d'espoir. Je n'ai pas perdu un seul ami arabe ni un seul ami musulman depuis le 7 octobre. Le dialogue continue", déclare-t-il, avant de souhaiter pour la suite "un sentiment de communauté pour tous les citoyens français et d'essayer de retisser des liens".

Ce n'est pas la première fois que la municipalité niçoise se mobilise dans le cadre de ce conflit. Plusieurs mobilisations ont eu lieu dans les rues, quelques jours après le massacre. Le 7 décembre dernier, les avocats ont allumé des bougies devant le Palais de justice de Nice pour demander la libération des otages. Ce dimanche encore, un concert-hommage s'est déroulé au théâtre de Verdure.

Aurélie Ronze avec Emma Forton