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Ce que l'on sait de l'octogénaire qui a tué son épouse à Nice pour "abréger ses souffrances"

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Un homme de 87 ans est incarcéré depuis vendredi à Nice après avoir été mis en examen pour homicide volontaire. Il a affirmé avoir tué sa compagne atteinte d'un cancer "pour abréger ses souffrances".

Un homme, âgé de 87 ans et habitant Nice, a été mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint et incarcéré vendredi dernier. L'octogénaire a reconnu avoir tué son épouse pour mettre fin à ses souffrances.

• Son épouse atteinte d'un cancer

Les faits se sont déroulés dans la nuit de mercredi à jeudi dans leur appartement à Nice ouest. L'octogénaire a tué son épouse, âgée de 88 ans, à l'aide d'un câble électrique puis il a appelé la police pour se dénoncer.

L'homme a expliqué qu'il s'agissait d'"abréger [les] souffrances" de sa compagne qui souffrait d'un cancer en phase terminale. "Ça peut s'entendre. Au regard de la loi, évidemment, c'est la prison qui est prévue et la réclusion criminelle à perpétuité", souligne Laurent Martin de Frémont, membre du syndicat Unité SGP police FO, au micro de BFMTV.

Le suspect a été placé en détention provisoire vendredi après l'ouverture d'une information judiciaire. Des expertises psychologiques seront menées dans le cadre de l'enquête afin de déterminer si l'état de santé de l'octogénaire est compatible avec la détention.

• "Il aimait beaucoup sa femme"

Le voisinage des octogénaires retient un "couple fusionnel" qui était marié depuis "plusieurs décennies". Si le mari était sportif et grand pratiquant de vélo, sa femme ne sortait quasiment plus et avait beaucoup maigri.

"Quelqu'un de gentil, de sympathique", retient un habitant de la résidence. "Sa femme, on ne la voyait pas beaucoup, mais on la voyait de temps en temps." Il souligne surtout que l'homme n'était pas "quelqu'un de violent".

"Il aimait beaucoup sa femme et de la voir souffrir, ça n'a pas dû être facile pour lui", témoigne une autre riveraine au micro de BFMTV qui "voyait souvent" le couple.

Elle se dit "très triste" et "très déprimée" après avoir pris connaissance de la mort de la femme de 88 ans. "C'étaient des gens super", ajoute-t-elle.

• Le débat sur la fin de vie relancé

Cet acte pose la question de la fin de vie notamment pour les personnes atteintes d'une longue maladie. "Quand on se pose réellement et qu'on se dit: 'réouvrons peut-être ce débat', on a envie de comprendre, sans approuver bien entendu", explique Laurent Martin de Frémont, membre du syndicat Unité SGP police FO.

Fin de vie : la loi, c'est pour quand ? - 03/10
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Invité de BFMTV, le député (Modem) de la Charente-Maritime, Olivier Falorni, s'interroge sur le placement en détention provisoire de l'homme de 87 ans. "Doit-il être derrière les barreaux? Y a-t-il un risque de récidive ou de trouble à l'ordre public?"

Le parlementaire pose la question de la loi sur la fin de vie. "Une loi ne répondra jamais à tout, mais je crois qu'aujourd'hui, il faut sortir de cette forme d'hypocrisie que connaît notre pays", affirme-t-il.

Olivier Falorni souligne qu'aujourd'hui certains se rendent à l'étranger pour mettre fin à leurs souffrances et d'autres ont recours à "des euthanasies clandestines".

Amaury Tremblay