Une centaine d’euros par mois, le bon tarif pour inciter les automobilistes à rouler plus vert?

100, 120 ou 150 euros par mois pour un véhicule récent. Du gouvernement à certaines banques, en passant par les constructeurs, ce type d’offre plus abordable se développe pour inciter les consommateurs -notamment les plus modestes- à troquer leur vieux véhicule pour un modèle électrique ou équipé d'un moteur moins polluant.
Une Clio d'occasion à 135 euros par mois
Via sa filiale crédit à la consommation, BNP Paribas vient ainsi d’annoncer une offre de location avec option d'achat, qui peut ne pas dépasser les 150 euros par mois pour certains véhicules. Cette offre est proposée en partenariat avec des concessionnaires et porte sur des voitures neuves ou des occasions récentes, éligibles à la vignette Crit'Air 1 (des essence d’après le 1er janvier 2011) ou 0 (des électriques).
La banque donne ainsi l’exemple pour l’acquisition d’une Renault Clio essence de 2019: le véhicule est accessible à partir de 135 euros sur 120 mois. L'entretien est compris, mais pas l'assurance. Dacia propose une offre du même acabit pour sa citadine électrique, la Spring. Le constructeur la propose en location longue durée pour une mensualité de 120 euros par mois.
Les ZFE en ligne de mire
Le gouvernement prépare également une offre de véhicule électrique à 100 euros par mois, qui devrait plutôt passer par un leasing avec un apport garanti par l'Etat, et serait réservé aux ménages les plus modestes, aux jeunes et à certains profesionnels. Des constructeurs comme Renault, Hyundai, Fiat ou le Chinois MG ont lancé récemment des offres de location longue durée qui pourraient cadrer avec cette mesure.
L’enjeu est de taille alors que les ZFE, les Zones à Faibles Emissions, vont se généraliser dans tout l’Hexagone. Leur mise en place des ZFE "va toucher 50% des ménages français, qui vont devoir changer de voiture", "et ça coûte de plus en plus cher", souligne Christophe Michaëli, responsable de la direction mobilité auto chez BNP Paribas personal finance. L'idée est d'inciter des ménages aux revenus modestes à "acheter une voiture dont ils ne pensent pas avoir les moyens", souligne Christophe Michaëli.
Des locations très longues durées
La contrepartie de ses offres à prix contraint c’est la durée de la location. Elle est souvent plus importante que sur une location longue durée (LLD) classique, afin de lisser les coûts dans le temps. Ainsi chez Dacia, le client doit s’engager pour 49 mois et ne pas parcourir plus de 40.000 kilomètres sur la durée complète de cette location. Gros rouleurs, s’abstenir.
En revanche, avec cette formule, la moins chère des voitures électriques commercialisée en France revient à moins de 15 centimes du kilomètre. L’offre de BNP Paribas peut elle courir sur une durée de 10 ans. Cela "permet de répondre aux contraintes budgétaires du ménage" et de "les accompagner dans la transition énergétique", précise Christophe Michaëli.
Attention aux petites lignes du contrat
Autre critère à bien prendre en compte: la question du premier loyer. Il peut souvent être très élevé sur une LLD. Dans son offre actuelle à 120 euros, Dacia utilise la prime à la conversion dont peut bénéficier le client en se débarassant d’un vieux véhicule. Les 2500 euros de la prime servant à financer le premier loyer. Dans l'offre de BNP Paribas, ce paiement initial peut grimper jusqu'à 11.000 euros, selon le prix du véhicule.