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Transformable, améliorable, Faurecia réinvente le siège de voiture

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Des sièges qui évoluent tout au long d’un trajet, des sièges qui changent tout au long de la vie du véhicule, Faurecia travaille sur l’assise de demain dans l’habitacle.

Il est au moins aussi vieux que l’automobile. S’il est devenu massant, chauffant ou encore réglable électriquement au fil des décennies, le siège n’a finalement que peu évolué dans l’habitacle depuis l’invention de la voiture individuelle. Un statut d’immuable que Faurecia est en train de révolutionner.

Du siège à la banquette tout en roulant

Après un premier prototype en 2018, l’équipementier français a dévoilé en cette fin d’année un espace intérieur évolutif, offrant plus de place aux passagers, plus de modularité mais aussi réduisant les émissions de CO2. L’enjeu est de s’adapter à la voiture aujourd’hui partagée, électrique et demain autonome, pour offrir une expérience utilisateur différente selon les moments d’un voyage: trajet, repos.

Les sièges de ce Porsche Cayenne prototype peuvent ainsi offrir une bulle pour passer un coup de fil important, en isolant son occupant des autres passagers, grâce aux haut parleurs situés dans l’appuie-tête. Puis pour se détendre, les sièges se déplacent d’une simple pression pour devenir une banquette.

"L’espace aux jambes est alors doublé par rapport à celui d’origine sur ce véhicule", nous explique Sylvain Gouiran, chef de programme au sein de l'équipe Cockpit du futur chez Faurecia.

Ce type d’innovation pourrait séduire une clientèle asiatique, très soucieuse de son confort à l’arrière. Une évolution qui correspond bien aussi aux nombreux nouveaux constructeurs de véhicules électriques en Asie, portés sur les nouvelles technologies et peu encombrés par le poids historique de l’automobile.

Un nouveau business-model autour des sièges

Les premières innovations sont attendues pour 2025 sur le marché, espère Faurecia. Mais l’équipementier compte aller plus loin, en changeant son business-model. "Avant, une voiture finissait à la casse car sa structure rouillait, actuellement les soucis portent sur les problèmes de motorisation, demain avec des durées de vie qui s’allongent avec les voitures électriques, c’est l’intérieur qui fera qu’une voiture sera dépassée et finira à la casse", nous explique un ingénieur de Faurecia.

Comme on met à jour ses applications sur son smartphone, Faurecia veut faire évoluer les fonctionnalités d’un siège tout au long de la vie du véhicule.

"En 30 minutes, chez le garagiste, pour environ 1000 / 1200 euros, le client pourra par exemple rajouter un module massant et chauffant sur son siège, nous explique Etienne Sorlet, directeur marketing activité siège chez Faurecia. Pour y parvenir, Faurecia a revu la conception de ses sièges".

D’une centaine de pièces en moyenne, voir 300 sur les sièges les plus haut de gamme, Faurecia veut diviser ses nouveaux sièges en 10 éléments, facilement démontables. Et aussi plus légers, un atout pour l’autonomie des véhicules électriques. "Jusqu’à présent, le hardware, les éléments en dur dans la voiture étaient figés, et nous ne vendions qu’en première monte, poursuit Etienne Sorlet. Avec ces nouveaux sièges, la valeur résiduelle de la voiture est maintenue".

Et Faurecia vendra plusieurs sièges tout au long de la vie d’un véhicule. Et pourquoi pas même proposer demain une version "do it yourself", imaginent les ingénieurs de Faurecia.

L’équipementier ne donne aucun montant sur les investissements pour ce nouveau type de sièges, mais espère une arrivée des premières déclinaisons dès le milieu de la décennie.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web