Sécurité routière : moins de 3000 morts sur les routes métropolitaines en 2021

Un accident de la route à Epain, sur l'autoroute A10 le 26 juin 2018 - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP
Le covid-19 a (aussi) bouleversé les chiffres de la sécurité routière. Avec des déplacements très limités en raison des confinements et autres couvre-feux, particulièrement en 2020, l'année de début de la pandémie en Europe avait eu pour conséquence un niveau historiquement bas de la mortalité routière dans l'Hexagone.
C'est pour cette raison que les comparaisons de cet indicateur se font depuis par rapport à 2019, devenu l'année de référence d'avant crise sanitaire. Au moment de publier son bilan définitif de l'année 2021, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) parle donc d'une baisse du nombre de morts l'an dernier, par rapport à 2019.
Une année encore marquée par la pandémie
En effet, en 2021, 2944 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine, soit 300 décès de moins qu'en 2019. Ce chiffre équivaut à une baisse de 9% par rapport à 2019, mais bien en hausse de 16% par rapport en 2020. Sans prendre en compte cette année très particulière, c'est seulement la deuxième fois que le nombre de morts tombe sous la barre symbolique des 3000 morts. On pourrait toutefois objecter que 2021 est resté encore très perturbé par les conséquences de la pandémie, en particulier avec le couvre-feu national jusqu'en juin et une pratique toujours soutenue du télétravail: 2019 resterait ainsi la seule année "normale" sous ce seuil des 3000 morts.
Un point que reconnaît d'ailleurs le communiqué de la sécurité routière:
"L’année a été marquée par l’observation d’un couvre-feu et la fermeture des discothèques au premier semestre, qui ont pu limiter les déplacements festifs de nuit. Par ailleurs, le couvre-feu en période hivernale a obligé les usagers à rentrer chez eux alors qu’il fait encore jour, ce qui a eu un effet protecteur pour les piétons, notamment les personnes âgées. D’autres éléments liés à la pandémie ont pu influer sur les déplacements, et donc modifier l’accidentalité routière: le développement des modes doux (marche, vélo et engins de déplacement personnels motorisés, dits EDPm [trotinettes et autres gyroroues, ndlr]) et la pratique du télétravail. "
Mortalité en hausse chez les EDPm, vélos et poids lourds
L'ONISR revient également sur le détail par catégories de véhicules et tranches d'âges des victimes. L'organisme met ainsi en avant une "baisse conséquente de la mortalité pour les automobilistes, les usagers de deux-roues motorisés et les piétons mais une hausse de la mortalité pour les usagers d’engin de déplacement personnel motorisé (EDPm), de vélo et de poids lourds en 2021 par rapport à 2019".
Chez les automobilistes, on dénombre ainsi 1414 décès (208 tués de moins soit -13% par rapport à 2019), comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, avec une courbe qui remonte, mais par rapport à 2020 (1243 décès).
Pour les deux-roues motorisés, la mortalité baisse également avec 668 décès (96 tués cyclomotoristes et 572 tués motocyclistes) soit -11% comparé à 2019.
"La mortalité des piétons baisse plus que la moyenne en 2021", note la sécurité routière avec 414 personnes tuées (69 tués de moins qu’en 2019) soit -14%.

Parmi les catégories dont la mortalité est en hausse en 2021, on peut citer les conducteurs d'utilitaires, avec 103 personnes tuées (5 tués de plus qu’en 2019 soit +5% ), les utilisateurs d'EDPm (24 personnes sont décédées en 2021 contre 10 en 2019) et les camionneurs (44 tués, soit 8 de plus).
La mortalité cycliste au plus haut depuis 20 ans
C'est chez les cyclistes que la mortalité augmente le plus, avec 227 décès (40 morts de plus qu'en 2019 soit +21%).
"Pour la première fois depuis 20 ans, la mortalité des cyclistes dépasse le seuil des 200 tués. Cette hausse est davantage marquée hors agglomération (+37% en 2021 par rapport à 2019). La mortalité augmente également, dans une moindre mesure (+7% par rapport à 2019) en agglomération", note le communiqué de la sécurité routière.
Une hausse de la mortalité qui s'explique principalement par une pratique en forte hausse: "selon l’association Vélos&Territoires, la pratique cycliste a augmenté de +14% en zone rurale, de +20% en zone périurbaine et de +31% en zone urbaine en 2021 par rapport à 2019".