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"Laurène s'entête": le patron de Body Minute répond à la polémique sur Tiktok

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Body Minute, largement critiqué sur les réseaux sociaux pour ses attaques contre l'influenceuse Laurène Levy qui a publié une vidéo parodique sur l'enseigne en 2022, assume sa stratégie de communication.

Sur Tiktok, ses 337.000 abonnés la connaissent sous le nom de Laurène Lévy. Mais Body Minute la surnomme "Laurène la haine". Depuis une semaine, le torchon brûle entre l'influenceuse et l'enseigne de salons de beauté. Au cœur du conflit en ligne: une vidéo publiée en 2022 où la jeune femme parodie sa mauvaise expérience que Body Minute souhaite ardemment faire supprimer.

Si la polémique a enflé sur Tiktok, encourageant des dizaines d'utilisatrices à partager également leurs mauvaises expériences chez Body Minute, l'enseigne a finalement décidé de prendre la parole, dans les colonnes du Parisien.

"Il y a beaucoup de faux témoignages"

"Il y a beaucoup de faux témoignages dans ces témoignages-là. (…) On a fait un échantillon de 50 vidéos retrouvées récemment. Et, pour l’instant, aucune des clientes n’a été capable de nous dire où elle avait eu sa prestation", souligne Fabienne Eckerlein, directrice générale de Body Minute.

Jean-Christophe David, président du groupe, semble être tout aussi remonté.

"Nous ne comprenons pas pourquoi Laurène s’entête à garder une vidéo blessante et humiliante vis-à-vis des professionnelles de l’esthétique. (…) Chez Body Minute, l’invitation à la haine n’est pas notre ADN, c’est plutôt une invitation à l’amour ", explique-t-il.

Car le conflit entre Body Minute et Laurène ne date pas d'hier. La marque, à qui la vidéo parodique a fortement déplu, a demandé à plusieurs reprises à l'influenceuse de supprimer sa vidéo. Quelques mois après la publication de sa vidéo, l'influenceuse reçoit des messages privés sur Instagram de la part d’esthéticiennes de la marque. Elles l’informent que leur entreprise demande aux employés de tout faire pour faire supprimer sa parodie. Là encore, sans succès.

L'enseigne décide donc de passer à la vitesse supérieure et envoie plusieurs courriers à l'employeur de la jeune femme pour la pousser à supprimer la vidéo. Pire encore, à l'automne 2023, des huissiers viennent saisir le bureau de Laurène. Le conflit s'envenime encore plus lorsque Body Minute met en demeure la créatrice de contenus et lui demande de retirer sa vidéo. Face à son refus, l’entreprise décide de l’assigner en justice devant le tribunal de commerce pour "dénigrement commercial", en décembre 2024.

Une communication "assumée" par Body Minute

Le 31 décembre dernier, Body Minute décide finalement de publier sur Tiktok une vidéo, réalisée avec de l'IA, attaquant directement Laurène Levy. "Mais qui cette tiktokeuse fait-elle rire, alors qu’elle se moque et critique tout le monde méchamment sans aucune bienveillance", questionne une voix robotique, alors que l'influenceuse est surnommée "Laurène la haine" en description.

Une communication qui étonne et agace de nombreux internautes sur les réseaux sociaux." "Body Minute vous nous faites un tuto sur comment ruiner son image de marque et faire faillite, lance une utilisatrice. "Body Minute, vous pouvez arrêter de harceler Laurène?", demande une influenceuse, alors que les témoignages de mauvaises expériences chez Body Minute se multiplient.

Mais qu'importe pour l'entreprise. "Bien sûr qu’on l’assume. On a essayé d’être drôles, bon, ça n’a pas été drôle. Comme Laurène, qui a fait quelque chose de drôle, qu’on n’a pas trouvé drôle non plus", analyse simplement la directrice générale de la marque Fabienne Eckerlein.

De son côté, Laurène Levy a expliqué à plusieurs reprises en vidéo son point de vue sur la situation. "Honnêtement, je ne pensais pas que Body Minute irait aussi loin", lance-t-elle dans une vidéo. "A aucun moment mon but n'était d'insulter la profession."

Salomé Ferraris