Un "bras d'honneur à l'industrie française": le PDG de Saint-Gobain dénonce l'électricité trop chère d'EDF

"On marche sur la tête." Benoit Bazin, PDG de Saint Gobain a sévèrement tancé EDF pour ses tarifs d'électricité de plus en plus élevés. Sur BFM Business jeudi 20 mars, le dirigeant estime même que l'énergéticien fait "un bras d'honneur à l'industrie française".
Des mots très durs que Benoit Bazin a détaillés. "EDF, c'est une entreprise nationale qui a une mission de service public sur la compétitivité de l'industrie française et ça a été le cas pendant des décennies", commence-t-il.
"On est en train de totalement sortir de la route. L'électricité ou l'énergie, c'est le premier facteur de compétitivité. Pour maintenir des usines, nous avons déjà différé des investissements industriels en France parce qu'on a pas de visibilité sur les tarifs de l'électricité au 1er janvier 2026."
"Je suis extrêmement choqué"
Et de pousuivre: "Ce qu'on nous dit, c'est qu'elle pourra doubler, c'est +100%. Donc il n'y aura pas de maintien de l'industrie en France voire de réindustralisation et de décarbonation si on marche sur la tête comme on est en train de marcher sur la tête".
"Le dernier exemple en date, c'est la mise en enchères de quotas d'électricité, on met aux enchères, de manière aberrante, l'industrie française, je suis extrêmement choqué", dénonce-t-il.
"C'est un bras d'honneur à l'industrie française, c'est pas possible. Et le gouvernement a été très clair il y a deux ans sur l'attente de signatures de contrat (à long terme, NDLR), il y a 1% de contrats qui ont été signés. On n'est pas du tout au rendez-vous et il y a urgence puisque c'est au 1er janvier 2026", assène Benoit Bazin.
"De fait, l'industrie française ne peut pas fonctionner avec une entreprise nationale qui a été construite avec le contribuable français et qui aujourd'hui ne remplit pas sa mission de partenariat historique avec l'industrie française".
Pourtant, le problème est connu et les dirigeants des grandes entreprises industrielles, fortement consommatrices d'énergie, ne cessent de tirer le signal d'alarme. "Nous avons des interventions auprès des ministères, moi j'attends que les décisions soient prises mais un industriel doit avancer vite".