Trois jours après l'avoir interdit, l'application de rencontre Grindr autorise la mention "Pas de sionistes" sur les profils d'utilisateurs

Le conflit israélo-palestinien raisonne jusqu'aux oreilles des utilisateurs de Grindr. Cette application de rencontre priviégiée par la communauté LGBTQIA+ a, pendant plusieurs jours, interdit d'ajouter la phrase "Pas de sionistes" à son profil. Un message d'erreur s'affichait alors.
Le sionisme (qui n'est pas un synonyme de "juif") est considéré comme une doctrine faisant la promotion politique de la création d'un État juif en Palestine. En affichant publiquement sa préférence pour ne pas rencontrer de personnes défendant le projet d'Israël, ces utilisateurs se pensaient dans leur bon droit.
Mais quelques jours après cette interdiction, Grindr fait finalement marche arrière.
Grindr mis face à ses contradictions
"Cette politique de modération a été mise en oeuvre à la suite d'escalades d'utilisateurs autour de la nature potentiellement incendiaire (de ces propos)," a expliqué un porte-parole de Grindr à Queerty.
Ce dernier a confirmé que la décision initiale de censurer ces termes avait été "annulée après examen".
Face à l'ampleur de cette polémique, Grindr avait été accusé de réaliser une modération à deux vitesses. Comme l'avait remarqué 404 Media, s'il était interdit de préciser "pas de sionistes" dans son profil, on pouvait en revanche y tenir des propos racistes, grossophobes, voire homophobes. Il était ainsi possible d'ajouter "Pas de gros, efféminés ou asiatiques" ou encore "pas de noirs", "pas d'arabes" et "pas de palestiniens", sans que cela ne donne lieu à une modération de la part de la plateforme.
Des propos rendus possibles alors que sa charte d'utilisation précise que le racisme, l'homophobie, la transphobie ou les discriminations ne sont pas autorisés.
Lors de l'interdiction du terme "pas de sionistes", la puissance Anti-Defamation league, qui lutte contre l'antisémitisme, avait célébré la nouvelle. Elle ne s'est pas exprimée depuis ce rétropédalage intervenu le 6 août 2025.
Grindr est régulièrement pointée du doigt pour sa toxicité et le mal-être que l'application peut représenter dans la communauté LGBTQIA+. Plusieurs guet-apens homophobes ont également été réalisés grâce à l'app. Elle a également été sévèrement sanctionnée après avoir partagé des données sensibles auprès de ses annonceurs.