Les hackers iraniens ont à leur actif des centaines de millions de dollars de dégâts

Le président Hassan Rouhani en août dernier, de passage en Corée du Nord. - ATTA KENARE / AFP
C'est une ardoise à plusieurs centaines de millions de dollars. En deux ans, des pirates informatiques iraniens ont infligé à plus de 200 entreprises du monde entier des dégâts considérables, par leurs cyberattaques répétées, rapporte ce 6 mars le Wall Street Journal, à partir d'observations de Microsoft.
Parmi les conséquences de ces intrusions informatiques, l'effacement définitif de données sur des ordinateurs ou le vol de secrets touchant des entreprises de nombreux secteurs en Arabie saoudite, en Allemagne, en Grande-Bretagne, mais aussi en Inde et aux Etats-Unis, selon le quotidien économique.
"Ces attaques destructrices sont des événements extrêmement déstabilisants", a souligné John Lambert, le patron du Threat Intelligence Center de Microsoft, cité par le WSJ. Le géant informatique a réussi à remonter jusqu'à la source des attaques, un groupe qu'il appelle Holmium.
L'Iran s'est illustré à plusieurs reprises par ses capacités cyberoffensives. Les experts cités par le Wall Street Journal estiment que la république islamique fait tout pour être parmi les toutes premières puissances cyber au monde, aux côtés de la Russie, de la Chine, mais aussi des Etats-Unis. Microsoft a précisé que les attaques --si elles ont aussi touché des cibles européennes et américaines-- ont surtout visé le Moyen-Orient, où l'Iran est très engagé dans les guerres du Yémen et de Syrie.
"Ils sont vraiment en train d'affûter leur savoir-faire et de développer leurs capacités", a expliqué John Hultquist, directeur du service d'analyse du renseignement chez la firme de cybersécurité FireEye. "Nous risquons d'être surpris par les progrès qu'ils ont fait quand ils tourneront à nouveau leur attention vers les Etats-Unis", a-t-il ajouté.