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"Je ne suis pas une faute de frappe": des internautes en ont marre que leur prénom soit corrigé par leur smartphone

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La campagne éponyme vise à lutter contre le fléau des "corrections automatiques" hasardeuses, qui changent les noms et les prénoms d'utilisateurs, en particulier d'origines non occidentales.

"Chers géants de la tech, je ne suis pas une faute de frappe". Voilà un nom de campagne bien trouvé pour lutter contre le fléau des "corrections automatiques qui changent les noms et les prénoms" d'utilisateurs, en particulier d'origines non occidentales.

"41% des prénoms donnés aux bébés en Angleterre et au Pays de Galles sont considérés comme des 'fautes d'orthographe'", indique la campagne sur son site.

Les militants de l'organisation affirment que la correction automatique favorise les noms occidentaux. Ils réclament aux géants de la tech d'adopter des dictionnaires plus inclusifs dans les systèmes de correction automatique de leurs claviers virtuels.

Savan-Chandni Gandecha, un créateur de contenu britannique d'origine indienne voit son prénom automatiquement corrigé en "Satan" sur le clavier de son smartphone, relève The Guardian.

"Mon nom a également été corrigé en Savant. C'est parfois corrigé en Savan, ou le trait d'union n'est pas accepté par les formulaires en ligne et cela m'énerve. Même en Inde, mon nom est corrigé en 'Sawan', et ce n'est pas seulement un problème en anglais. C'est un problème multilingue".

Des corrections qui creusent les inégalités

De nombreuses personnes ont soutenu la campagne, notamment Dhruti Shah, une journaliste dont le nom a été modifié automatiquement en "Dirty" (sale en anglais) et "Dorito" (comme la célèbre chips tortillas).

"Mon prénom n'est même pas si long – seulement six caractères – mais quand il apparaît comme une erreur ou qu'il est mutilé et considéré comme une entité inconnue, c'est comme dire que ce n'est pas seulement votre nom qui est faux, mais vous", déclare-t-elle sur le site de l'organisation, non sans amertume.

Bien que Microsoft ait lancé un correcteur "inclusif" dans Office 365, les personnes concernées estiment que les progrès sont trop lents. Des experts avertissent que la perpétuation de ces biais technologiques nuit à l'inclusion et creuse les inégalités. La campagne appelle les géants de la tech à traiter cette question en priorité.

Willem Gay