Ils font cause commune pour qu'il y ait plus de femmes sur Wikipédia

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Sur la version anglophone de Wikipédia, 17,83% des biographies concernent des femmes. Soit 281.486 pages sur un total de 1.578.9145. Ce chiffre révélateur a poussé des contributeurs à l’encyclopédie collaborative à organiser des actions pour réduire ces inégalités. Manon Brulard fait partie d’entre eux. Co-fondatrice d’une école de code pour les réfugiés à Bruxelles, elle est également à l’origine du Wiki Club. Toutes les deux semaines, une dizaine de personnes se réunissent pour rédiger des biographies de femmes. Une initiative qui prend de l’ampleur. Mardi 29 janvier, environ soixante-dix personnes -dont trois-quarts de femmes- se sont retrouvées au campus numérique BeCentral à Bruxelles. Un événement gratuit, où il fallait simplement apporter son ordinateur.
Une soixantaine de nouvelles biographies
“L'interface Wikipédia pour créer une page est difficile à comprendre. Aider les néophytes permet de faciliter le processus et de rendre les choses plus agréables”, explique Manon Brulard à BFM Tech. Pendant l’événement “Hack the Gender Gap” ("pirater l'écart entre les sexes"), les participants ont écrit des biographies de femmes qui travaillent dans le secteur des nouvelles technologies. Sur l'ensemble des participants, "la plupart ont créé une page. Ce qui nous fait une soixantaine de nouveaux profils", se réjouit l'organisatrice.
“Sur le classement Forbes 2018 des 50 femmes les plus influentes dans la tech en Europe, 70% d’entre elles n’avaient pas de page Wikipédia”, regrette l'entrepreneure. Petit à petit, elle a rédigé les profils manquants. Le dernier en date est celui de Kinga Stanislawska, fondatrice d’EVF, qui se présente comme le premier fonds de capital-risque fondé et géré par des femmes en Europe.

Toutes ces initiatives pour réduire les inégalités sur Wikipédia, y compris le projet français Les sans pagEs, s’inscrivent dans la lignée du mouvement Women in Red, lancé aux Etats-Unis. “Sur Wikipédia, le nom d’une personne est en rouge quand aucune page ne lui correspond. Le but est donc de transformer le plus de noms en rouge, en bleu”, résume Manon Brulard. La persévérance porte ses fruits. En novembre 2014, seulement 15% des biographies anglophones correspondaient à des femmes. Le 21 janvier 2019, ce chiffre est de 17,8%. L’ensemble des profils créés sont à retrouver sur cette page dédiée.