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Foot, rugby... Un tiers des moins de 35 ans piratent des matchs en direct

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Selon la dernière étude de l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, l'accès aux rencontres sportives de façon illicite reste une pratique répandue, notamment chez les jeunes.

A l'approche des Jeux Olympiques 2024 de Paris, l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, s'intéresse à la consommation des Français en matière de contenus sportifs. Plus des trois-quarts des personnes interrogées affirment ainsi regarder ou écouter des programmes sportifs, dont 27 % au moins trois fois par semaine, selon la dernière étude de l'autorité de régulation du 23 mai.

Sans surprise, le football reste, de loin, la discipline qui passionne le plus les foules, loin devant le rugby et le tennis. Les événements d'importance majeure, proposés gratuitement, arrivent également en tête des audiences. Plus de 40% des sondés assurent regarder les Jeux olympiques, contre 30% pour la Coupe du monde masculine de football, et 27% pour Roland-Garros.

Poussé par les compétitions sportives, le streaming illégal en direct est en légère hausse en 2023. Plus d'un Français sur cinq pirate des matchs en direct, dont 11% au moins une fois par semaine. Cette consommation illégale est plus marquée chez les jeunes amateurs de retransmissions en direct puisque plus d'un tiers des moins de 35 ans déclarent recourir à des pratiques illicites. 65% des consommateurs illicites sont tout de même abonnés à au moins une offre de sport légale, comme Canal+ ou BeIn Sports.

L’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, publie ce jeudi 23 mai une étude sur la consommation des programmes de sport par les Français.
L’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, publie ce jeudi 23 mai une étude sur la consommation des programmes de sport par les Français. © arcom

Les interrogés invoquent des raisons économiques et la fragmentation des offres de streaming. Près de 40% jugent les prix des abonnements légaux trop élevés. En effet, le budget moyen des Français pour des offres légales est de 36,7 euros, contre à peine 17,3 euros pour les offres illégales. Un tiers estime également qu'il faut souscrire à de trop nombreuses offres pour avoir accès à l'ensemble des programmes.

Selon cette étude, les Français qui regardent illégalement des contenus sportifs ont en moyenne 37 ans. La population est majoritairement masculine (60%) et urbaine (63% des personnes concernées vivent dans des agglomérations de plus de 100.000 habitants). L'ensemble des canaux illicites sont utilisés par les consommateurs, bien que les sites de streaming illicites soient largement plébiscités, devant l'IPTV, et les boîtiers IPTV non officiels.

le profil des Français qui piratent des matchs selon l'Arcom
le profil des Français qui piratent des matchs selon l'Arcom © arcom

Un succès relatif du blocage

Pour tenter de lutter contre le streaming illégal, l'Arcom a mis en place toute une batterie de mesures et, notamment, le blocage des sites de live streaming (diffusion en direct). Ainsi, près d'un tiers des personnes interrogées ont été confrontées à un blocage de site, dont 21% plusieurs fois. La Ligue 1 et la Ligue des Champions restent les compétitions les plus bloquées par l'Arcom.

Avec plus ou moins de succès. Si près de la moitié de ceux qui se sont fait bloquer ont abandonné l'idée de regarder le contenu, 45% se sont tournés vers d'autres sites illégaux. D'autres ont également fait le choix de souscrire à une offre payante après le blocage. Canal+, BeIn Sports et Amazon Prime sont les trois grandes plateformes à gagner le plus d'abonnés grâce aux blocages.

Pourtant, 6 Français sur 10 déclarent être intéressés par un abonnement pour voir l'intégralité d'une compétition qui les intéressent. 57% des sondés se déclarent également intéréssés pour payer à l'acte la rediffusion d'un match, d'une rencontre ou d'un combat. De quoi donner quelques pistes de réflexion.

Salomé Ferraris